Alors que vient de sortir le 25e volet de la saga, le dernier avec Daniel Craig dans le costume de l’agent 007, La Symphonie du cinéma revisite, de manière non exhaustive, James Bond en musique cette semaine.
Des premiers tubes de Shirley Bassey et Nancy Sinatra, aux plus récents de Tina Turner et Chris Cornell, retour en en chansons sur soixante ans d’une saga culte, inspirée des romans de Ian Fleming et adaptée la première fois, en 1962, au cinéma.
Il est surprenant d’apprendre que c’est William Sheller qui compose en 1968 “My Year is a day” au départ pour le groupe de rock Les Irrésistibles, composé de jeunes Américains vivant à Paris. Dalida reprend la chanson à son compte traduite en français sous le titre “Dans la ville endormie”. Elle connaîtra un succès commercial bien moindre que la version originale. Mais c’est pourtant bien la version française que l’on peut entendre environ 2 minutes dans le nouveau James Bond sur les écrans depuis cette semaine. Titre qui a même fait l’objet d’un pressage en 45 tours dans une édition spéciale James Bond tirée à seulement 1 000 exemplaires. Un bel hommage à la France et à la chanteuse même si ce n’est pas la première fois. En 1969, déjà, on entendait Isabelle Aubret dans “Au Service Secret de sa Majesté” ou encore en 2012, “Boum !" de Charles Trenet accompagnait une scène de "Skyfall".
De "Casino Royale" à "Mourir peut attendre", Daniel Craig aura incarné cinq 5 fois le célèbre agent secret inventé par Ian Fleming, soit la troisième plus longue longévité de la saga après Roger Moore et Sean Connery. Côté musique pendant cette période, c’est toujours du cousu-main à l’image du méga hit en 2012, tiré de "Skyfall", chanté par Adèle. La chanson originale pour les Bond sera à partir de 1963 une tradition et une marque de fabrique dans la franchise.
En 2006, pour "Casino Royale", la chanson originale du générique, une tradition et une marque de fabrique dans la franchise à partir de 1963, est interprétée par le chanteur et musicien américain Chris Cornell. Un mot sur le nouveau Bond, réalisé par l’Américain Cary Fukunaga pour dire qu’Hans Zimmer vient rajouter son nom à la liste prestigieuse des compositeurs ayant travaillé pour la franchise et que Daniel Craig range définitivement son smoking d’agent secret qu’il portait depuis 2006 et "Casino Royale".
Avec le plus grand nombre de scores John Barry, qui allait sévir dès 1963 et "Bons Baisers de Russie", est incontournable quand on évoque les BO de la saga. Mais rendons à César ce qui appartient à César, ou plutôt à Monty Norman, compositeur souvent injustement oublié à qui revient pourtant la paternité du fameux "James Bond thème" ou du moins des bases harmoniques que l’on découvre en 1962 dans "James Bond 007 contre Doctor No" avec Sean Connery, le premier à endosser le rôle à l’écran.
Le 21 juin 1962 au CTS Studios de Londres, le John Barry Seven and Orchestra, composé d’une guitare solo, de cinq saxophones, neuf cuivres et d'une section rythmique, enregistre le fameux "James Bond theme", repris comme générique de chaque opus de la série. John Barry est sollicité par les producteurs pour arranger et réorchestrer le riff musical ostinato à la guitare et au bongo de Monty Norman, lui-même inspiré d’un de ses anciens morceaux qu’il avait composé pour une comédie musicale indienne. L’alchimie est immédiate et constitue aujourd’hui l’une des musiques de films les plus mondialement connues de l’histoire du cinéma, identifiable aux premières notes.
Matt Monro dans “Bons Baisers de Russie”, Shirley Bassey dans “Goldfinger”, Tom Jones dans “Opération Tonnerre” et enfin Nancy Sinatra pour “On ne vit que deux fois”. Quatre interprètes pour quatre films, sortis sur quatre ans seulement entre 1963 à 1967, avec à la partition, à chaque fois, le grand John Barry et l’Ecossais matois et taquin Sean Connery en agent 007.
Si depuis près de 60 ans, les James Bond, ce sont d’abord des grands films d’action et d’aventures, ce sont aussi de grandes chansons, des tubes gravés dans l’inconscient collectif qui dès le début jouent à fond la carte du marketing, la chanson, qui porte le nom du film, agissant comme un produit d’appel dans une stratégie de campagne publicitaire. Et comme les chansons bénéficient en général de bons paroliers, d’un grand compositeur et des meilleurs ingénieurs son plus un interprète de qualité, la recette du succès est souvent garantie.
En 1969, dans "Au Service secret de sa Majesté", John Barry compose le délicieux "We have all the time in the world" qu’interprète Louis Armstrong sur des paroles d’Hal David, mais la chanson du 6e opus de la saga, est une reprise pour une fois. Quoi qu’il en soit, Sean Connery cède sa place à l’acteur australien George Lazenby dont ce sera la première et seule apparition. Sean Connery est de retour en 1971 alors que Shirley Bassey est choisie à nouveau, sept ans après "Goldfinger", pour interpréter la chanson du générique.
“Diamonds are forever” ou “Les Diamants sont éternels” est une chanson écrite par Don Black et composée par John Barry. Maintes fois reprise et samplée, elle est l’une des plus cultes de l’histoire de la franchise. Tournons à présent la page Sean Connery pour ouvrir le chapitre Roger Moore avec un premier rôle dans la peau du héros du Ian Fleming en 1973 dans “Vivre et laisser mourir”.
Certains d’entre vous auront sans doute pensé en écoutant ce “Live and let die” également au générique d’une des plus fameuses émissions politiques de la télé française dans les années 80 : “L”Heure de vérité” d’Antenne 2, présentée par François-Henri de Virieu. En 1973, c’est Paul Mc Cartney, encore fraîchement séparé des Beatles, qui écrit, avec sa femme Linda, la chanson, orchestrée et arrangée par George Martin, le mythique producteur des Fab Four qui signe pour l’occasion également la BO. Roger Moore jouera encore à six reprises l’agent 007 jusqu’en 1985 et “Dangereusement vôtre” avant de raccrocher à son tour au profit de Timothée Dalton.
Le style a changé en cette deuxième moitié des années 80 qui apporte son lot de modernité et un nouveau son pop rock plus électro. Le groupe anglais Duran Duran et son chanteur Simon Le Bon obtiennent un succès retentissant grâce à “Dangereusement vôtre”. La patte Barry est encore là et “A View to a kill” est un énorme tube, dépassant toutes les autres chansons déjà enregistrées pour la saga. Elle se classe ainsi en tête des charts aux États-Unis et en seconde position en Angleterre.
Deux ans plus tard, en 1987, les fans découvrent Timothée Dalton à l’affiche de "Tuer n’est pas jouer", porté par un autre tube XXL, chanté cette fois par les Norvégiens du groupe a-ha… "The Living Daylights" est l'un des rares exemples de chanson thème de la saga à ne pas être interprétée par un artiste ou un groupe britannique. Cette fois-ci, John Barry a pris du recul et ne remixe la chanson que pour un passage du film. C'est aussi la première fois que le générique de fin comporte un morceau différent du thème principal. En l’occurrence "If there was a man", chantée par Chrissie Hynde des Pretenders.
Tina Turner et "Golden Eye" en 1995, est un autre sacré tube, celui-là des années 90, écrit par Bono et The Edge du groupe U2. GoldenEye est aussi le premier des quatre James Bond incarnés à l’écran par l’acteur américano-irlandais Pierce Brosnan, le cinquième à avoir endossé le rôle juste avant Daniel Craig. La BO, quant à elle, était confiée pour la première et la seule fois à un Français : en l’occurrence Eric Serra.
> Quelques conseils de lecture pour prolonger...
> Play list des titres diffusés dans La Symphonie du cinéma "spéciale Bond":
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