Jérôme Michalon en collaboration avec Fabien Carrié et Antoine Doré
" Sociologie de la cause animale " (La Découverte)
Depuis quelques années, les mobilisations pro-animaux suscitent une attention publique particulière : aux associations établies œuvrant à la "protection" des animaux s'ajoutent désormais des collectifs revendiquant plutôt leur "libération".
Emission enregistrée au musée de la mine dans le cadre de la nuit de la science. Merci à Alexandre Saffre pour l'organisation.
La chronique de Jacques Plaine
JÉRÔME MICHALON Sociologie de la cause animale La Découverte Jérôme Michalon est chargé de recherche au CNRS et membre du laboratoire Triangle. Sociologue, il est spécialiste dans les relations humains-animaux. Adieu le temps où nos lointains ancêtres se roulaient dans des peaux de bêtes pour ne pas mourir de froid, le temps où ils vivaient de chasse et de pêche, celui des oies du Capitole et celui où les écrivains leur arrachaient quelques plumes pour écrire les textes qui font la gloire de la littérature. Aujourd’hui la cause animale a bouleversé les habitudes et les œuvres des meilleurs risquent d’être bannies des bibliothèques parce qu’elles sont reliées en peau de veau, de chèvre ou d’agneau. Il y a peu encore on mangeait du foie gras sans penser à mal, on emmenait les enfants au zoo convaincus que les éléphants y étaient plus en sécurité que dans la jungle, on se réjouissait de la découverte de l’insuline sans savoir qu’elle était due à la vivisection de chiens et on n’était pas étonné que la programmation de corridas fasse le beurre des chaînes de télévision. Depuis, si les animaux n’ont pas changé, le lion mange toujours la gazelle, le héron la grenouille, l’hirondelle le moucheron et la truite le vairon, le regard de l’homme sur le monde animal n’est plus le même. Certains avec compassion n’admettent plus la barbarie des combats de coqs ou de chiens, la souffrance des animaux errants, la cruauté du gavage des oies et des canards, la brutalité de l’abatage dans les abattoirs. D’autres avec infiniment plus d’agressivité s’en prennent aux chasseurs, aux poissonniers et aux bouchers, se font tatouer au fer rouge les matricules des animaux de rente en solidarité avec les bêtes promises à l’abattoir ou se percer les joues avec un hameçon par fraternité avec les poissons de ligne. On dit même que certains auraient lynché des personnes soupçonnées d’avoir mangé de la vache sacrée. L’auteur nous décrit ce nouveau temps où les plus convaincus – qu’ils soient de gauche ou disciples de BB - deviennent végétariens, végétaliens ou végans et où les industriels toujours prêts à suivre la pente qui remplit leur portefeuille se préparent à fabriquer des beefsteaks sans viande. En attendant qu’un inconditionnel des arbres, des plantes et des salades trouve dans les végétaux ce que d’autres ont trouvé dans le monde animal.
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