Philippe Lemaire
" La gamine sans étoile " (Éditions De Borée)
Magda Miller, jeune juive de 14 ans, fuit un Paris sous l'occupation nazie et se réfugie, seule, dans un petit village du Midi.
D'un caractère enjoué et espiègle malgré la tragédie, rien ne la prédestinait à rencontrer Marcelin Fabre, un aiguadier rugueux et solitaire, qui voit en elle une nouvelle chance d'être heureux après la perte des siens.
Mais d'importantes menaces mettent en péril la sécurité de la jeune fille, qui, en dépit des événements, et armée d'un don extraordinaire pour le piano, est bien déterminée à accomplir sa destinée
La chronique de Jacques Plaine
PHILIPPE LEMAIRE
La Gamine sans étoile
De Borée
Grand reporter, auteur de chansons, réalisateur de
films documentaires, Philippe Lemaire fut longtemps
présentateur du journal télévisé de France 3. La Gamine
sans étoile est son vingt-deuxième roman.
Marie Lefrançois, un nom bien français. Bien trop français
même et qui pose question pour une jeune fille partie de
Francfort parce que son père détestait Hitler et qui après un
court passage à Paris traverse la ligne de démarcation sans
Ausweis et se retrouve seule au pays des cigales.
Marie Lefrançois, une gamine de quinze ans qui en parait
douze est complètement désemparée quand elle découvre
que les amis de sa mère qu’elle devait retrouver au village
se sont envolés. « Comme s’ils avaient le feu aux fesses »
précisera le chœur des vierges.
Témoin de son désarroi, Marcelin Fabre, un vieux
bonhomme qui passait par là et à qui elle explique que bien
qu’elle ignore leur adresse elle va essayer de les rejoindre à
Nice ou à l’autre bout de la planète, ne fait ni une ni deux,
lui donne son lit et va finir sa nuit dans la grange.
Alors commence une longue histoire, celle d’une gamine venue d’un pays où les fils de
Jacob ne sont plus les bienvenus et d’un vieux monsieur un rien taciturne, eygadier de son
état. (Oui, eygadier. Un mot que vous ne trouverez ni dans le Larousse en dix volumes ni
dans le Robert en neuf, que Giono écrit aiguadier dans ses chroniques, et qui désigne une
sorte de magicien qui de vanne en vanne et depuis le XVIème siècle distribue l’eau dans les
canaux d’irrigation de Provence.)
Ce vieux monsieur qui présente Marie comme « La fille de ma cousine Hortense » - il faut
bien justifier la présence de cette gamine sous son toit – découvre tout à la fois la passion
de sa protégée pour le piano et Chopin, et son horreur pour le jambon qu’elle arrache de ses
sandwichs pour le donner au chien.
Et puis un jour - un jour comme pas tous les jours - elle fera sur le pont de la Durance une
rencontre qui fera date. Celle d’une femme casquée, bottée et tout de cuir vêtue, une femme
à cheval sur une moto que l’on jurerait tout droit sortie du Dakar.
Une femme qui sans plus attendre « baissa la fermeture éclair de sa combinaison de cuir et
Marie aurait juré qu’elle était nue en dessous ».
Alors ? Alors, je crois qu’il est temps que je vous laisse avec Marie.
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