Vitré
Quel est le point commun entre la diablada d’Oruro, la confrérie des Gnawas et les marionnettes du Yakchagana ? Tous sont passés par la Maison des cultures du monde, aujourd'hui installée à Vitré, en Ille-et-Vilaine.
En quarante ans d'existence, ce centre culturel international a permis à des dizaines de spectacles inconnus du grand public de voir le jour. Une exposition retrace, à grand renfort de vidéos d'archives, de masques et de costumes d'époque, le travail mené pour faire découvrir les cultures traditionnelles du monde, dans le cadre de la protection du patrimoine culturel immatériel.
C’est derrière la porte de l’ancien prieuré bénédictin de Vitré, du XVIIe siècle, qu’est installée depuis 2005 la maison mère de la Maison des cultures du monde.
Ce centre culturel fait découvrir au public les arts du spectacle traditionnel du monde entier depuis 1982. A son origine, deux passionnés, Chérif Khaznadar et Françoise Gründ. Cette Maison des cultures du monde a une ambition multiple : “Elle produit des disques, elle a produit des livres, des revues, organisait des colloques, des expositions, se souvient Pierre Bois, programmateur des spectacles entre 1988 et 2017, mais son cœur d'activité a été de rechercher des artistes, ou plutôt des formes artistiques que nous avons voulu faire connaître au public français venant de partout dans le monde, et souvent méconnues”, comme avec les Wayapi, musiciens danseurs du Haut Oyapock en Guyane.
La maison des cultures du monde est aussi l’héritière du festival des Arts traditionnels créé à la Maison de la Culture de Rennes, le futur Théâtre national de Bretagne, déjà par Chérif Khaznadar et Françoise Gründ.
Le public est invité, à l’occasion du quarantième anniversaire de la structure, à visiter l’exposition “Du terrain à la scène, 40 ans de découvertes des spectacles du monde “, proposée jusqu’à la fin de l’année.
On trouve de vraies pépites dans cette plongée dans les coulisses de la programmation des spectacles : des masques et des instruments de musiques issus des collections, mais aussi des archives de terrain et témoignages inédits. Près de 10 000 photos, 2 000 vidéos et 500 enregistrements sonores composent les archives. “On a à la fois des vidéos, des photos, mais on a aussi toute la documentation écrite qui a permis de renseigner, préparer les spectacles, et mieux préparer le public aussi à apprécier les formes présentées, énumère Nolwenn Blanchard, chargée des ressources documentaires et audiovisuelles de la Maison des cultures du monde, on a également beaucoup d'objets.”
Ces formes culturelles traditionnelles sont parfois menacées de disparition. Depuis 2011, la Maison des Cultures du Monde est le centre français du patrimoine culturel immatériel, un patrimoine composé de rituels, d’événements festifs, comme le fest-noz breton classé en 2012, de connaissances et pratiques concernant la nature ou de savoir-faire liés à l'artisanat. Elle participe à des programmes de collaboration avec des universitaires en ethnologie pour documenter différentes sociétés traditionnelles notamment par le biais de son “prix de la MCM”, à destination des jeunes chercheurs, créé en 2012.
“Le spectacle est une entrée de connaissance plus élargie sur la société en elle-même, c'est une sorte de concentré qu'on peut analyser à la fois dans sa dimension spatiale, sociale, ses relations politiques, ses liens de parentés, analyse Cédric Taurisson, le directeur de la Maison des cultures du monde. Il y a aussi tout un volet linguistique. Donc à travers le spectacle, on apprend énormément de choses sur les sociétés.”
Dans cet esprit, chaque année depuis 1997, la Maison des Cultures du Monde organise un festival de l'Imaginaire, scène ouverte aux peuples et civilisations du monde contemporain. Cette année, il aura lieu du 8 au 15 octobre au Théâtre de l'Alliance Française (Paris 6e).
Et aussi : L’exposition "Du terrain à la scène 40 ans de découverte des spectacles du monde, à Vitré". Pendant l’été, des visites guidées gratuites sont organisées tous les mardis et jeudis à 17h, et des ateliers pour les enfants les mercredis après-midi.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !