Découvrez ou redécouvrez les richesse du patrimoine religieux de notre département avec Stéphane Arrondeau. Dans son livre Le patrimoine roman en Val de Sarthe : des Alpes Mancelles à Solesmes, on suit le cours de la rivière en s'arrêtant sur les merveilles romanes qui ponctuent ce parcours du nord de la Sarthe jusqu'au sabolien.
Dans le cadre des publications de l'éditeur, Rencontres avec le Patrimoine Religieux, dédie une ses collection à l'art roman décliné dans les diocèses de France. Stéphane Arrondeau, maître-verrier et historien signe l'ouvrage consacré aux édifices romans que l'on rencontre en Sarthe.
L'intérêt de cette collection autour de l'art roman est véritablement de découvrir ou redécouvrir des perles rares, méconnues ou oubliés, en suivant le lit d'une rivière ou d'un fleuve, ici la Sarthe. Cette mise en valeur remet en lumière l'histoire de notre territoire, entre édifices religieux et civils, comme c'est le cas avec la Commanderie des Templiers à Moitron-sur-Sarthe.
L'art roman dispose de codes architecturaux, rustiques et rudimentaires facilement identifiables et communs à toute l'Europe médiévale, Ces caractéristiques communes se déclinent par des spécificités régionales dans les édifices.
La région du Maine est assez particulière puisque, politiquement, le Maine se trouve aux confins de la Normandie et de l'Anjou. Cette configuration politique du Moyen-Âge se retrouve également dans l'architecture romane. Plus haut nord, les édifices bénéficient de l'influence normande quand le sud est plus marqué par les caractéristique du roman angevin.
Parce que les architectes des XII et XIIIe siècle voulait élever encore plus les édifices, le style roman a évolué pour donner le style gothique, celui des nombreuses cathédrale que l'on connaître aujourd'hui en France.
L'architecture romane, rudimentaire, ne permettait pas cette élévation. Pour ce faire, les architectes ont commencé à voûter les édifices, imposant de grandes contraintes sur les murs notamment. De nouvelles techniques de voûtement sont expérimentées et installées sur les édifices, et c'est ce qui va assurer la transition entre les styles roman et gothique. Le premier de ces témoignages est la présence des voûtes dites "Plantagenêt", en référence directe avec la Sarthe, les Comtes du Maine, future dynastie régnante en Angleterre.
Une des distinction des édifices romans par rapport au gothique réside dans la décoration des intérieurs. Dans les églises romanes notamment, on peut retrouver des traces de peintures murales. Elles habillaient les murs des édifices avant que les ouvertures, permises par les innovations du gothique, ne les remplacent avec de gigantesques verrières. Les vitraux ont remplacé les peintures murales des églises.
Au gré de travaux de restauration, certaines peintures murales peuvent être découvertes fortuitement. Toutefois, recouvrir ces peintures ne permet pas toujours d'assurer sa conservation. Le meilleur exemple de peintures murales romanes reste celles visibles dans l'église d'Asnières-sur-Vègre.
Sur les quelques 120 km qu'arpente la Sarthe et que Stéphane Arrondeau met en lumière dans cet ouvrage, certains édifices attirent plus le regard par des caractéristiques exceptionnelles.
Dans le nord Sarthe, entre Beaumont et Fresnay-sur-Sarthe, un petit passage s'impose entre Saint-Christophe-du-Jambet et son église romane avant de remonter vers Moitron-sur-Sarthe. L'église Notre-Dame de l'Assomption de Moitron est le plus vieil édifice roman encore en élévation dans notre Diocèse. Rendez-vous rue des Templiers, dont le nom n'est pas anodin. Moitron abrite également une Commanderie des Templiers, de style roman, qu'on visite dans les pages de l'ouvrage. Renseignez-vous pour la visite puisque la Commanderie est un lieu aujourd'hui privé.
La cathédrale du Mans impressionne depuis la place des Jacobins avec ce chevet gothique et ses arcs boutants. Mais en passant par l'entrée occidentale, celle qui fait face à l'évêché, vous emprunterez un des portails romans les plus anciens encore conservés, et pour cause. La cathédrale du Mans résume l'histoire de l'architecture médiévale à elle seule, de sa nef romane au chœur gothique.
Dans la nef, on y retrouve même la fameuse verrière de l'Ascension, et la vingtaine de vitraux qui l'entoure sont d'origine. La nef en elle-même impressionne par la qualité de conservation de ses vitraux et la prouesse d'élévation d'une architecture aussi simple et rudimentaire, avant de passer aux voûtes et arcs brisés à partir du transept.
En traversant la Sarthe, arrêtez-vous à l'église Notre-Dame du Pré. Si l'édifice a conservé son architecture romane d'origine, ce sont les vitraux qui doivent attirer votre regard. Parmi les scènes représentées, celle de l'exécution d'un prêtre pendant la période révolutionnaire ; une thématique figurée de manière rarissime sur les vitraux d'une église.
Dans le sud Sarthe, Solesmes apparaît comme un arrêt incontournable. Ce monument gigantesque plonge dans la Sarthe et se reflète dans l'eau quand la météo est clémente. Un peu plus haut sur la rivière, Asnières-sur-Vègre mérite un détour ne serait-ce que pour les peintures murales de l'église Saint-Hilaire.
Trésors de Sarthe - L'église Saint-Hilaire d'Asnières-sur-Vègre
Autre commune à parcourir sur la Sarthe en remontant vers Le Mans, c'est l'église de La Suze-sur-Sarthe. Cette église paroissiale fut agrandie après la destruction du château seigneurial. Cette église était autrefois la chapelle attenante du château et accueille une crypte, sépulture des seigneurs de La Suze.
Toutes ces richesses et lieux remarquables au fil de la Sarthe sont à retrouver dans l'ouvrage de Stéphane Arrondeau, Le patrimoine roman en Val de Sarthe : des Alpes Mancelles à Solesmes aux éditions "Rencontre avec le patrimoine religieux", 80 pages - 12€
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