Il y a 100 ans, la révolution russe de 1917 mettait fin à 400 ans de tsarisme. Mais la révolution bolchevique ne s'est pas faite en un jour. Des signes avant-coureurs ont annoncé dès le XIXè siècle, ce qui allait devenir l'un des événements majeurs du XXè siècle. En fait, "ce sont moins des signes que des tendances", précise Wladimir Berelowitch. Ainsi dès les années 1860, la démarche de modernisation du pays a-t-elle affaibli la monarchie - c'est là une tendance. On peut en revanche considérer les troubles de 1905 comme de véritables signes annonciateurs.
"Ce n'est qu'au tout début du XIXè siècle que la question de l'héritage du trône a été stabilisée." Si c'est l'intérêt des monarchies d'afficher une stabilité, la dynastie Romanov a connu une évolution chaotique. Arrivés sur le trône de Russie en 1613, les Romanov ont connu une succession de "crises terribles".
À partir de 1825, la monarchie russe est donc stable. Elle est absolue - mais on parle d'autocratie: ce qui signifie que le souverain n'est le vassal de personne. "Le pouvoir du souverain est autocratique: il est illimité et la seule source des lois, il concentre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire." Et ce jusqu'en 1905.
Depuis le XVIIIè siècle court en Russie "un fil assez ténu", un embryon de vie politique porté uniquement par les élites - une partie de la noblesse, des classes moyennes nouvelles, des intellectuels. Émergent dès lors des revendication politiques, comme la garantie des droits. Des revendications qui ne feront que s'étendre.
C'est dans ce contexte que monte sur le trône de Russie Nicolas II (en 1894). À la tête de cet immense pays se trouve un homme faible, de caractère influençable. Il est surtout obsédé par l'idée du maintien de l'autocratie.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !