L’enjeu c’est une société inclusive du handicap. Quels sont les projets du nouveau président de l’Arche en Belgique ? Pourquoi a-t’il quitté sa brillante carrière d’avocat pour se consacrer à l’Arche ?
Président de l’Arche en Belgique et à Bruxelles, foyers de vie inclusive pour des personnes avec handicap, Olivier Debray a changé de vie. Notamment interpellé par l’autisme de l'aîné de leur quatre enfants, il a quitté sa carrière de golden boy et associé d’un grand cabinet d’avocats vers 50 ans pour consacrer du temps à cette association et retrouver de la joie. L’Arche, c’est une famille, un foyer pour la vie.
Olivier Debray pense que “les personnes avec handicap nous montrent le chemin. Participer au projet de l’Arche, c’est construire une société solidaire et humaniste. L’enjeu c’est une société inclusive. Il faut élargir la norme et être inclusif de tous. Par exemple, l’enseignement est en général trop exclusif, en particulier vis-à-vis des jeunes porteurs de handicap. Pour le futur, les subventions publiques pourraient peut-être davantage tenir compte de ces petites unités inclusives.Nous affirmons la valeur unique de chaque personne et notre besoin les uns des autres.”
Son mentor professionnel fut le célèbre avocat en droit social Thierry Claeys, celui qui a donné son nom à une échelle d’indemnités en cas de rupture de contrat de travail. Inspiré par la lecture de “La puissance de la gratitude” de Pascal Ide, Olivier Debray aime se ressourcer dans son jardin ou sur son vélo. “Ecoutez votre âme, votre baromètre intérieur, ce qui vous donne de la joie, du sens.”
L’Arche rassemble et accueille des personnes avec et sans déficiences intellectuelles, au sein d’une vie communautaire et de partage. Ce sont des lieux d’accompagnement professionnel psycho-médico-social. L’Arche accorde une place importante aux compétences personnelles, aux expériences de vie et à la rencontre inter-personnelle. “Les personnes porteuses d’une déficience intellectuelle, par leur spontanéité, leur soif de rencontre, leur simplicité, invitent à dépasser les apparences, les stéréotypes et les préjugés, qui nous encombrent, et à refuser toute discrimination. Avec elles, notre humanité se révèle. Notre vocation est d’être universels.”
En Belgique, il y a sept pôles de l’Arche, trois en Flandres, un à Bruxelles et trois en Wallonie : Aywaille, Namur et Bierges. Chaque pôle est constitué d’un ou plusieurs foyers de vie ou communautés de vie d’une quinzaine de personnes : personnes porteuses de handicap, volontaires, éducateurs et bien entendu de nombreux bénévoles. L’Arche a une longue tradition d’accueil de volontaires de toutes provenances, qui peuvent toujours compter sur l’appui de professionnels. Être volontaire à l’Arche, c’est partager la vie quotidienne de personnes porteuses d’une déficience intellectuelle.
L’Arche a été créée en août 1964 par le canadien Jean Vanier, décédé en 2019 à l’âge de 90 ans. Tout a débuté lorsqu’il a proposé à deux hommes vivant dans un asile pour personnes handicapées mentales de venir vivre avec lui dans une petite maison de Trosly-Breuil dans l’Oise en France. Ensemble, et avec d’autres personnes avec et sans handicap qui les rejoignent, ils expérimentent et élaborent peu à peu le projet de L’Arche. En 2020, L'Arche révélait, après avoir lancé une longue enquête indépendante, la part sombre de son fondateur.
Les 154 communautés de l’Arche dans le monde sont confrontées à une situation sans précédent. En effet, beaucoup de communautés dans le monde ne reçoivent aucun soutien de leur gouvernement. Or, elles ont toutes besoin de matériel de protection et elles doivent apporter à leurs équipes tout le soutien psychologique et pédagogique nécessaire. Les équipes belges sont moteurs dans le soutien aux communautés internationales.
Le modèle de fonctionnement de l’Arche en petits foyers de vie s’avère porter du fruit. Le nouveau président de l’Arche en Belgique compte bien contribuer à son développement et à son rayonnement.
Pour aller plus loin : http://www.larche.be/
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