C’est ce samedi soir que s’est clôturée la 50e édition du Festival du Cinéma américain de Deauville avec la proclamation du palmarès dévoilé par le jury présidé par l’acteur Benoît Magimel.
Double prix pour "In the summers"
Un film a été doublement récompensé : il s’agit de « In the summers » d’Alessandra Lacorazza Samudio, Grand Prix du Festival et prix du jury Révélation. Ce premier film semi-autobiographique est l’histoire de deux jeunes filles qui, dix ans durant, rendent visite à leur père au Nouveau Mexique, le temps les grandes vacances. Une fois passée l’excitation de ces retrouvailles annuelles, elles découvrent, année après année, un père alcoolique à la relation toxique. Ce qui va forger leur futur.
Prix du jury
Le prix du jury, sorte de médaille d’argent du Festival, est allé à « The Knife » de Nnamdi Asoumugha. C’est la descente aux enfers d’un père afro-américain accusé par une enquêtrice peu commode du meurtre d’une vielle femme qui s’est introduite par effraction dans sa maison, en pleine nuit. À travers des interrogatoires éreintants, le film dépeint des méthodes policières et un système judiciaire qui désavantagent la communauté noire.
Prix du 50e anniversaire
A l’occasion du 50e anniversaire du Festival, un prix spécial a été décerné par la famille Barrière, partenaire historique du Festival. Il a été remis au film « La Cocina » de Alonso Ruizpalacios, une plongée en noir et blanc elle aussi toute empreinte de racisme à l’encontre de migrants mexicains embauchés dans les cuisines d’un restaurant. Eblouis par le rêve américain, leur quotidien s’avère pourtant éreintant et ingrat, à tout moment au bord de l’explosion.
Prix de la critique
Le prix de la critique est revenu à un autre film en noir et blanc, « Color Book » de David Fortune, l’histoire très touchante d’un père qui, suite au décès de sa femme, se retrouve seul avec un fils atteint de trisomie 21.
Prix du public
Quant au prix du public de la ville de Deauville, il est allé à « The Strangers case » de Brandt Andersen. C’est le récit poignant d’une femme syrienne médecin et de sa fille qui tentent de fuir Alep pour gagner l’Europe où, avec d’autres migrants rescapés d’un horrible périple, elles sont finalement recueillies par des garde-côtes grecs.
Enfin, le prix du partenaire Canal + a été décerné « The School Duel » de Todd Wiseman Jr, un récit plongeant le spectateur dans un futur imaginaire mais glaçant où chaque année, des étudiants s’affrontent dans un combat armé à balles réelles.
Comme on l’aura remarqué par les thèmes traités à travers ces différents films récompensés, il n’y avait guère de place cette année pour la comédie. Un seul film de la compétition, « Daddio » de Christy Hall, était teinté d’un délicieux humour avec cette histoire insolite d’un chauffeur de taxi new-yorkais, Sean Penn au meilleur de sa forme, offrant, le temps de la course, une séance de psychanalyse à sa jolie cliente, Dakota Johnson.
Hommage à Natalie Portman
Lors de cette cérémonie de clôture du Festival du cinéma américain, Natalie Portman a reçu un hommage pour l’ensemble de sa carrière aux termes d’un discours complètement enflammé des œuvres d’Isabelle Adjani. L’actrice française a mis l’accent bien évidemment sur les qualités de l’actrice de 43 ans à la fabuleuse carrière, de « Star Wars » à « May December » en passant par « Black Swan » (Oscar de la meilleure actrice), ou « Tout le monde dit I Love You » de Woody Allen, mais aussi sur son parcours de militante en faveur des droits de la femme, notamment.
Lelouch pour clôturer
Quoi de plus normal, enfin, que de refermer ce 50e Festival du cinéma américain de Deauville avec Claude Lelouch, l’enfant du pays. C’est donc avec la projection de son dernier film, « Finalement », que s’est terminée la soirée de clôture.
« Finalement » c’est l’histoire de Lino, un grand avocat incarné par Kad Merad. Un beau jour, lassé de se mentir dans un monde de plus en plus fou, il décide de tout plaquer pour se lancer dans un étonnant road trip musical. Et se rendre compte que, finalement, tout ce qui nous arrive, c’est pour notre bien.
A la fois romance, comédie, drame et film musical, « Finalement » est un tourbillon de vie bien guidé par la folie des sentiments, à l’image de tout le cinéma de Claude Lelouch. Un Claude Lelouch, bientôt âgé de 87 ans, qui déclarait, très réaliste, que c’était là son dernier film… peut-être ou peut-être pas.
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