Plongeons nous maintenant dans la littérature belge avec les “Enfants du Potemkine” d’André Waedemon Baugniet, fils adoptif du peintre Marcel Louis Baugniet. Livre passionnant où l’auteur nous emmène avec légèreté dans l’époque pourtant très troublée du 20ème siècle grâce à une femme aventureuse.
Cette femme, c’est sa mère.
Nombreux sont les écrivains qui ont célébrés leurs mamans, comment ne pas penser à ‘’La promesse de l’aube’’ de Romain Gary avec cette phrase formidable « avec l’amour maternel, la vie nous a fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais », à Proust qui ne cesse de rendre hommage à sa mère dans sa ‘’Recherche’’ ou encore à Victor Hugo qui dans ‘’La légende des siècles’’ écrit : « une mère c’est le cœur inexplorable et doux, blanc du côté sacré, noir du côté jaloux ».
Avec l’amour maternel, la vie nous a fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais.
Femme aventureuse, elle a traversé les pays et les révolutions : la révolution bolchevique de 1917, l'ascension de Mussolini en Italie et plus tard celle d’Hitler à Berlin. À travers les souvenirs de sa mère, l’auteur jongle habilement la petite et la grande histoire, passant de l'anecdotique au légendaire.
Née en 1902 dans une famille aisée d'Odessa, Olga a connu une enfance heureuse avant que les horreurs du bolchévisme ne les contraignent à quitter leur foyer.
Direction Constantinople (nom alors donné à Istanbul) avant de rejoindre l’Europe et notamment Rome qui leur était familier : sa famille s’y rendais autre fois durant les beaux jours.
Là-bas elle rencontra le ténébreux Prince Bentivoglio...
Une ressemblance dont le principal point commun est que tous deux furent captivés par l’idéologie fasciste de Mussolini. Tous deux viennent de ce qu’on appelle des vieilles familles, un peu sur le déclin.
Or, ces deux protagonistes sont des hommes qui ressentent un besoin très profond d’un retour de gloire et de prestige. Ce sont des conquérants dans l’âme, d’ailleurs l’un comme l’autre collectionnent les femmes avec délice.
On comprend comment l’endoctrinement et la propagande mussolinienne a pu séduire moult personnes.
Le Duce représentait pour certain un retour à l’ordre et à la grandeur. Un rempart face à la montée du socialisme et du communisme grandissant, permettant ainsi aux propriétaires ruraux de conserver leurs terres.
A croire que le destin l'appelle toujours vers le danger mais l’en éloigne aussitôt. Après avoir survécu à la révolution bolchevique, échappé aux horreurs du régime du Duce, Olga se retrouve à Berlin où un personnage hargneux harangue les foules et appel à la violence : ce personnage c’est, vous vous en serez douté, Adolphe Hitler. Cette agressivité qui grandit alors à Berlin, n’est pas pour plaire à l’héroïne.
Elle y a été trop confrontée et a appris que la haine ne mène nulle part.
Olga ayant pressenti que l’idéologie nazie allait mener à autant de massacres que l’idéologie communiste, elle se résolu à quitter Berlin pour s’installer dans un havre de paix qu’est la Belgique. Ici, elle put s’épanouir et construire véritablement une vie de famille.
Aida, est l’incarnation même de la fidèle servante dont la dévotion pour sa maîtresse est comparable à celle de Sancho Panza pour son Dom Quichotte, d’Oenone pour Phèdre, de la Grande Manon pour monsieur Gandet ou encore de Beaugrain pour Yseult.
Après avoir été séparée à Odessa (ville où habitait Olga et sa famille avant la révolution) par les rouges, la nourrice traversa toute l’Europe pour retrouver celle qu’elle considérait comme sa fille. Malgré les longues années de séparation, Aida retrouva sa fille de cœur à Berlin comme si elle ne s’était jamais quittée. Elle retourna d'ailleurs vivre auprès de celle qu’elle n’aurait jamais dû quitter et finira dans les bras de celle qu’elle a vu naître.
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