1936, étape décisive dans la formalisation des idées politiques et philosophiques de Jacques Maritain. Claude Lorentz revient sur cette année charnière à travers trois objets conservés à la Bnu.
Le saviez-vous ? La Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg possède le seul et unique Fonds Jacques et Raïssa Maritain de France, avec 9000 documents composés de ses manuscrits et tapuscrits (premières épreuves tapées à la machine), ses correspondances, sa bibliothèque et des photographies, dont celle prise lors du Congrès international des Pen-Clubs (dédié aux écrivains et aux poètes) en 1936. Maritain s’y montre aux côtés des écrivains Henri Michaux et Stefan Zweig. Si ce dernier a un air accablé sur la photo, “c’est parce qu’à ce moment-là, il est sollicité pour prendre position contre les menaces antisémites qui pèsent sur les écrivains, notamment allemands” explique Claude Lorentz, conservateur du fonds Maritain à la Bnu.
La Bibliothèque possède également un tapuscrit de 1936, “miraculeusement retrouvé dans une poubelle” dans les années 60. Il s’agit d’un extrait du chapitre 6 de l’essai Humanisme intégral. Cet ouvrage constitue les bases d’une pensée politique chrétienne moderne, bâtie sur le concept de liberté, en tant qu’alternative au marxisme et capitalisme de l’époque. Bien que cette pensée soit aujourd’hui oubliée, elle fait encore écho aux tensions géopolitiques actuelles.
La photo, le tapuscrit et la première édition de Humanisme intégral sont actuellement visibles dans l'exposition “10 ans de trésors à la Bnu” jusqu’au 2 décembre à Strasbourg.
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