"L'anecdotique et l'essentiel, en matière historique, sont souvent difficiles à démêler", nous dit Bruno Fuligni. Et si les décisions diplomatiques et les relations internationales se jouent la plupart du temps dans des salles de réunion officielles, il arrive que de grands moments historiques se passent dans des salles à manger, lors de repas. C'est ce regard inattendu que propose "À la table des diplomates" (éd. L'Iconoclaste), l'ouvrage éllaboré sous la direction de Laurent Stéfanini. Cet ancien chef du protocole de la République française a sollicité pour cela des diplomates, des grands chefs cuisiniers, et des historiens - dont Bruno Fuligni. Ensemble ils se sont penchés sur ce qui fait la matière historique, ce "petit détail qui en dit très long sur ce qui est important".
Tout l'intérêt de l'ouvrage n'est pas tant de nous démontrer que les chefs d'Etat sont des être humains comme les autres, mais de nous montrer comment les usages, les règles de courtoisie et "tout ce qui rend un personnage aimable et fréquentable", peuvent incliner le cours de la grande histoire. Il est aussi question d'amadouer, d'endormir son interlocteur. La gastronomie a en cela son importance, précise Bruno Fuligni.
En matière de gastronomie et des arts de la table, la France a été pionnière. Elle a eu "historiquement une avance dans le renouveau de la cuisine", et sa maîtrise des arts de la table n'a pas été pour rien dans la grandeur de sa diplomatie. Ce que l'on peut démontrer avec la Paix des Pyrénées en 1659, le Congrès de Vienne en 1814-1815, l'alliance franco-russe de 1897, la visite du président Wilson en 1918-1919 ou de John Fitzgerald et Jackie Kennedy en 1961.
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