De la Chine au Japon, en passant par l'Inde et le Kenya, Tull et Bruno Morandi ont effectué un périple photographique sur les traces de la boisson la plus consommée au monde : le thé. Ces deux photographes-voyageurs sont les invités de Thierry Lyonnet . Leur livre photo "Les Routes du thé" est publié aux éditions Hozhoni.
"On boit du thé pour oublier le monde" déclarait Lu Yu, un grand maître du thé de la dynastie Tang en Chine. Le monde, Tuul, originaire de Mongolie, et Bruno Morandi, franco-italien, ont décidé de le parcourir pour photographier la production et les traditions autour du thé, boisson la plus consommée sur la planète.
Ce projet est né de deux passions communes : le thé et le voyage. Depuis leur plus tendre enfance les deux photographes consomment du thé régulièrement et réalisent par la suite que cette boisson ponctue quotidiennement leurs voyages. "Le thé est rentré tout doucement comme ça dans ma vie et je me suis aperçu qu'on ne boit pas le même thé à Peshawar, à Marrakech ou à Katmandou" raconte Bruno Morandi. Tuul, a grandi avec une tasse de thé à la main. "J'ai grandi dans la culture du thé. En Mongolie, il n'y a pas de café, pas de chocolat, on ne boit pas d'eau donc on boit du thé tout le temps."
Plus qu'un simple boisson, le thé a été vecteur de nombreuses rencontres lors des voyages des deux photographes. "Pour nous, ça va de pair, la découverte du thé va avec les gens qui le font et qui le boivent" explique Bruno Morandi.
"Sans la Chine, le thé n'existerait pas" lance Tuul Morandi. Partant de cette idée, il paraissait évident, pour les deux photographes, de commencer leur "tea-trip" dans le Yunnan, berceau du thé. On y trouve un arbre à thé, le camellia sinensis, qui pousse naturellement dans cette province chinoise. Ses feuilles permettent de fabriquer le pu'er, l'un des thés sombres les plus connus. "C'est à partir de cet arbre là que l'Homme a obtenu le thé" explique Tuul Morandi. "Le thé c'est un camélia, la plupart des gens qui boivent du thé ne savent pas que c'est un camélia. [...] Dans l'imaginaire le thé c'est un petit arbuste. En fait, on a créé un bonsai de cet arbre, on le contrarie en permanence, en arrachant ses bourgeons" rappelle Bruno Morandi.
Noir, vert, blanc ou même bleu le thé a une palette de couleurs très variée. "Il s'agit de l'oxydation du thé. Plus il est oxydé, plus il est noir, moins il est oxydé il reste blanc ou thé vert et entre les deux, comme le thé Oolong, qu'ils appellent thé bleu c'est un thé semi oxydé" explique la photographe.
Le thé a beaucoup voyagé et s'est implanté dans de nombreuses cultures. Né dans le Yunnan, il est parti vers l'Est au Japon, pour ensuite conquérir l'Ouest en passant par l'Himalaya avec le Tibet, la Birmanie et atteindre le Moyen-Orient puis l'Afrique. On associe souvent le fameux thé à la menthe à la culture touareg. La "gun powder" comme il l'appelait a été importée par les anglais au XIXème siècle Afrique du Nord. Les marocains buvaient beaucoup d'infusions à la menthe à cette époque. Rapidement, ils y ont ajouté du thé ce qui a donné naissance au thé éponyme, boisson symbolique de l'accueil des peuples du désert. "Que ce soit au Maroc avec les touaregs, en Asie Centrale ou même en Chine ou en Mongolie : le thé c'est toujours l'accueil et l'hospitalité qui priment" conclut Tuul Morandi.
L'épopée photographique de Tuul et Bruno Morandi est à retrouver dans leur ouvrage "Les Routes du Thé" publié aux éditions Hozhoni.
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