L'intelligence artificielle représente un immense défi pour l'être humain. L'enjeu : que les systèmes d'intelligence artificielle soient toujours au service de l'homme, et non l'inverse... Nazim Fatès, chercheur en informatique spécialiste des systèmes complexes, nous éclaire sur ces enjeux.
On entend parler d’elle tous les jours, et même à toutes les sauces, un jour elle sauverait l’humanité le lendemain elle y mettrait fin, de qui ou de quoi s’agit-il… L’intelligence artificielle, expression que l’on pourrait qualifier d’oxymore, représente un défi immense pour l’Homme. Il est aujourd’hui très difficile de définir pleinement ce qu’est l’intelligence artificielle. D’ailleurs, certains parlent même de plusieurs niveaux d’intelligence artificielle. Chercheur en informatique spécialiste des systèmes complexes, Nazim Fatès est chargé de recherche Inria sur les systèmes complexes dans le laboratoire Loria, à Nancy.
Nazim Fatès porte un regard scientifique et philosophique sur l’intelligence artificielle, qu’il qualifie de véritable paradoxe. « Spontanément, l’intelligence est attirée vers le vivant. Cela semble mal se combiner avec le mot « artificielle ». C’est une expression un peu marketing », explique le chercheur. Alan Turing a été l’un des pionniers de l’intelligence artificielle en développant, à partir de 1936, une expérience de pensée appelée « machine de Turing » basée sur des programmations de calculs.
Le nouvel élan de l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle a depuis, de manière évidente, réalisé des progrès exponentiels, notamment à partir de 2012. En effet, on pensait avant cela que les domaines de l’intelligence artificielle étaient limités à certaines catégories de problèmes. Or, pour prendre l’exemple du domaine du jeu, les géants d’Internet ont commencé à concevoir des machines qui jouaient avec une véritable vision globale du jeu, comme les êtres humains. Ce nouvel élan de l’intelligence artificielle a été rendu possible par tous les internautes surfant sur la toile.
Faut-il donc craindre ce nouvel élan de l’intelligence artificielle dans lequel nous sommes pris aujourd’hui ? « C’est un défi colossal auquel personne n’a de réponse aujourd’hui », glisse Nazim Fatès. Dans des métiers où le travail est très automatisé, comment ne pas imaginer que l’humain sera, un jour, remplacé par la machine ? Pas selon le chercheur lorrain, qui voit en la machine une opportunité de soulager l’Homme, tant que l’on garde l’humanité qui nous caractérise.
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