Quand Raymond Radiguet (1903-1923) meurt à 20 ans d’une fièvre typhoïde, il est à l’aube d’une vie qui aurait dansé avec les mots. Bouleversé, Jean Cocteau, son ami, s’enferme. Il se dessine face au miroir, scrute les marques du chagrin sur ses traits. Il signe une série de 31 autoportraits, publiés sous le titre "Le mystère de Jean l’oiseleur". Le manuscrit n'a été édité qu'à 130 exemplaires en 1925. Les Éditions des Saints Pères le rééditent enfin en 2016.
Entre Jean Cocteau et Raymond Radiguet, "une émulation littéraire intense": "Le mystère de Jean l’oiseleur" en est le fruit ultime. L'œuvre mêle intimement dessin et écriture, on y retrouve les signes chers au poète, l'étoile, la rose ou le miroir. Entre traversée du désespoir et quête de sérénité - "Car seuls les artistes faibles tirent profit du désespoir", écrit Jean Cocteau - on devine ce que fut le tourment de l'artiste. Au début des années 20, il entama une correspondance avec le philosophe chrétien Jacques Maritain (1882-1973). Puisant dans la religion, et aussi dans l'opium, une indéfinissable quiétude.
Les artistes amoureux, une jolie collection, "Le ballet des muses", leur est dédiée aux éditions Rabelais. Il y a eu "Baudelaire amoureux", "Rodin amoureux", Gauguin, Balzac ou Picasso. De courtes biographies superbement illustrées. Napoléon et Louis XIV sont restés à la postérité comme hommes d'Etat, mais la collection rend hommage à leur sensibilité artistique.
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