Lucienne Bittar est journaliste dans l’âme. Son poste de rédactrice en chef de la revue jésuite Choisir l’a placée au cœur de l’action sociale et spirituelle à Genève. Chrétienne mais non pratiquante, elle pose son regard sur le monde avec exigence. Après un parcours familial où elle fut coupée de ses racines, elle ne cesse de s’ouvrir au monde et d’agir avec sa plume et son engagement social. La spiritualité englobe sa vision du monde, mais sans prosélytisme aucun.
La rencontre
Notre première rencontre remonte à 2012, lorsque le magazine Entrelacs fut mis sur pieds. Lucienne faisait partie du bureau de production, aux côtés de René Kolly. Le financement était assuré par Sibylle Pastré. J’ai tout de suite senti la rigueur de la personne, ses choix très clairs. Il fallait que cette émission serve à quelque chose. Ainsi, pas de bla-bla, mais de l’action de terrain au travers des sujets que l’on me confiait. C’est grâce à elle que j’ai peu rencontrer les têtes pensantes des Jésuites à Genève. J’avais été étonné qu’une femme soit aux commandes d’une revue, certes généraliste, mais toutefois orientée. Cela me plut.
Quand le magazine s’est arrêté en 2015, nous avons à peine gardé le contact. Par écrit, ou à l’occasion d’événements. Quand il m’est venu l’idée d’inviter Lucienne Bittar à mon micro, elle hésita, le temps que la pandémie envahisse le monde. Ce fut partie remise jusqu’à aujourd’hui.
Lucienne Bittar est la première personne à avoir rédigé une biographie de synthèse avant l’enregistrement, spécialement pour Dans mon sac de voyage.
Dans l’émission, alors que je m’avance en annonçant que les auditeurs pourront découvrir son texte sur le site, elle me fait de grands signes. « Non, surtout pas ! » me fait-elle comprendre. La raison est simple : la petite bio est augmentée de notes personnelles, m’indiquant des voies pour la conversation. La préoccupation de Lucienne est qu’elle ne veut pas heurter tel ou tel avec des propos qui risqueraient de choquer ou de heurter. Son passé, comme elle l’explique très bien, est fait d’un monde protégé, bourgeois, dans un cadre parfois difficile à gérer pour l’enfant qu’elle était : il y avait sa famille, aisée, et les autres, au Soudan, nettement moins aidés par la vie. Et puis la guerre, et puis l’exil. Ce contraste perpétuel marque par ailleurs toute la direction que sa vie professionnelle a prise : tournée vers les autres, sans rien attendre – le parfait bénévolat.
Pour moi qui ai eu la primeur de la lecture, je puis vous assurer que les idées étaient personnelles, mais ne portaient aucune atteinte à quiconque.
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