Pour son film "Les Innocentes" (éfév. 2016) la réalisatrice Anne Fontaine s'est inspirée d'une histoire vraie, celle de Madeleine Pauliac (1912-1946). Femme, médecin, Résistante et héroïne oubliée de la Seconde Guerre mondiale. Avec "Madeleine Pauliac - L’insoumise" (éd. XO), Philippe Maynial raconte la vie bouleversante de sa tante.
C'est l'histoire d'une petite fille qui a un an quand son père part pour la guerre. Elle ne le reverra jamais. Élevées par leur grand-mère et leur mère à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), Madeleine Pauliac et sa sœur n'ont eu qu'une envie, vivre leur indépendance. Mais c'est aussi le sens du devoir, de la patrie, qui animait Madeleine Pauliac.
En 1939, elle a 27 ans, elle fait partie des 350 femmes médecins en France et s'engage dans la Résistance.
"Les Russes, à leur arrivée en Pologne ont justifié certains actes de pillage ou de viol comme une juste rétribution de guerre." C'est dans ce contexte que Madeleine Pauliac s'est retrouvée à aider des religieuses d'un couvent polonais qui avaient été violées par des soldats russes. Ce que raconte le film "Les Innocentes".
Madeleine Pauliac a réellement aidé les religieuses à accoucher. Dans la Pologne de l'époque, il n'y avait qu'un médecin étranger pour pouvoir faire ce qu'elle a fait, explique son neveu. L'idée géniale de la jeune femme a été de créer un orphelinat, avec l'appui de la Croix-Rouge française et polonaise et de l'ambassadeur des Etats-Unis.
L'histoire de Madeleine Pauliac ne se résume pas à ce que le film d'Anne Fontaine raconte. En 1945, sous l’autorité du général Georges Catroux, la jeune médecin a participé à la mission de rapatriement des quelque 300.000 Français exilés en Pologne et à la frontière russe. À la tête de l'Escadron bleu, ce groupe de 11 femmes de 20 à 27 ans, volontaires engagées, elle a accompli plus de 200 missions, dans plus de 200 camps. Le 29 avril 1945, les femmes de l'Escadron bleu étaient à Dachau au moment de l'ouverture du camp. "La description, les mots pour pouvoir décrire la souffrance, l'horreur de ce qu'elles ont vu, n'existent pas." Ce pourquoi, explique Philippe Maynial beaucoup de témoins de la Shoah ou de la guerre n'ont pas pu en parler.
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