MAMC, une année pour se faire une beauté

Un des premiers musées d’art contemporain créés hors de Paris

La nouvelle a surpris tous ceux qui n’avaient pas encore été touchés par les rumeurs : le 10 avril 2023, le musée fermerait ses portes pour environ un an.

Une identité architecturale singulière

Construit par l’architecte Didier Guichard, à l’entrée nord de Saint-Etienne, sur la commune de Saint-Priest-en-Jarez, le MAMC a été inauguré le 10 décembre 1987. L’apparence du bâtiment est épurée. Il est habillé d’un quadrillage de céramique noir, en hommage au passé minier de la ville. La façade est à l’origine de l’actuel logo du musée qui dispose de volumes exceptionnels : 3000m2 de surface d’exposition, une hauteur de 8m sous plafond.

Trois directeurs se sont succédé : Bernard Ceysson de 1987 à 1998, Jacques Beauffet de 1998 à 2003 puis Lorand Hegyi, historien d’art d’origine hongroise, de 2003 à 2016. En octobre 2017, Aurélie Voltz devient officiellement directrice du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint Etienne Métropole, après une direction par intérim de Martine Dancer-Mourès qui aura en charge l’organisation du 30^ème anniversaire du musée. Une superbe commémoration qui est restée dans les mémoires.

Aurélie Voltz, l’actuelle directrice du MAMC

Elle est née à Paris. En 1994, après un cursus à l’Ecole du Louvre, elle obtient un diplôme de 2^ème cycle. Elle est aussi très attirée par les études littéraires et particulièrement le 19^ème siècle. Avant d’arriver à Saint-Etienne, elle était directrice des musées de Montbéliard, depuis 2011. Si l’on regarde son parcours, on s’aperçoit qu’on peut déjà y trouver de nombreux liens avec Saint-Etienne. Pour son entrée dans le métier par exemple, elle intègre la galerie Durand-Dessert. Le Musée d‘Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne Métropole a reçu de la part des deux collectionneurs une donation de 180 œuvres et une cinquantaine d’éditions qui a donné lieu à une belle exposition qui mettait en valeur, en écho, des œuvres du fonds du musée. Son commissaire était Alexandre Quoi, le responsable du département scientifique du musée. Les visiteurs ont pu découvrir cette exposition jusqu’en septembre 2022. On pourrait évoquer aussi le séjour berlinois d’Aurélie Voltz, qui a compté dans la constitution de son réseau mais revenons à Saint-Etienne et à la fermeture prochaine de notre musée.

« Il s’agit de revoir de fond en comble les espaces après 400 expositions, depuis 1987 »

Comme tous les musées construits dans les années 80, le MAMC a besoin d’une sérieuse rénovation, avec en particulier une remise aux normes indispensable, aussi bien pour les employés du musée que   pour les futurs visiteurs.

La fermeture est donc prévue à partir du 10 avril prochain. Jusqu’à cette date, deux expositions peuvent encore être visitées : l’exposition de Marc Camille Chaimowicz « Zig Zag and many ribbons », un titre anglais qui évoque le lieu de résidence de l’artiste, Londres, et le désir de s’intégrer dans un des fleurons du passé stéphanois, le ruban. Une belle exposition qui mêle notamment le design et  les arts décoratifs. Aurélie Voltz en est la commissaire.  La deuxième exposition s’intitule « The house of dust, la maison de poussière », le titre anglais est emprunté à l’artiste Alison Knowles. L’exposition met en valeur les artistes féminines du fonds du musée. Commissaire de cette deuxième exposition Alexandre Quoi.

« Pendant la fermeture, on a un beau programme. Pour nous, fermer ce n’est pas s’arrêter, c’est rebondir »

Premier projet, une exposition à la Cité du design, à partir du 27 juin 2023, « Histoire d’intérieurs ». On pourra voir une sélection d’un peu moins de 200 objets du fonds du musée, répartis dans six salles différentes. Une préfiguration peut-être de cette future galerie nationale du design, qui verrait s’associer le MAMC et la Cité du design. Nous en reparlerons en temps et heure.

Deuxième projet important de la période de fermeture : la médiation. Le musée emploie 72 personnes. Une partie d’entre elles va aller à la rencontre des publics qui ne pourront pas être accueillis au musée. Le lien sera conservé avec les écoles, les collèges, les lycées, les EHPAD, la prison, des lieux médicaux…

On est impatient d’avoir un retour.