Millénaire de Caen 2025 : Des centaines de costumes confectionnés pour la parade opératique

Le bruit des perceuses et des coups de marteaux résonnent dans la Grande Halle de Colombelles. On s’active en coulisse pour concevoir les chars de la parade opératique, à cinq mois d’un des rendez-vous de l’année en Normandie. 

1 000 ans, 8 mois de festivités, près de 20 millions d’euros de budget, il faut dire que les chiffres pour le Millénaire de Caen en 2025 donnent le tournis.

Créée et organisée par la compagnie Le Ballon Vert, la parade du 09 mai mobilise plus de quatre mille personnes, de la création des chars aux danseurs, en passant par la scénographie et … les costumes. 

Plus de 800 costumes 

L’ancien atelier électrique de la Société Métallurgique de Normandie (SMN), devenu entre-temps un tiers-lieu, est désormais l’épicentre de la parade. 

Montez les marches en bois, traversez les différents niveaux où s'orchestre un récit poétique qui vise à retracer les mille premières années de la ville, et vous arrivez au dernier étage. 

Sous le toit, dans un espace d’une bonne soixantaine de mètres carrés, une dizaine de personnes planchent sur les costumes, aiguilles à la main. 
La concentration est de mise pour mettre sur pièce les quelque 850 costumes, mais cela n’empêche pas les discussions chaleureuses entre les salariés, stagiaires, et surtout bénévoles. 

« On a beaucoup de talent en Normandie » témoigne Sophie Ongaro, cheffe costumière pour Le Ballon Vert. « Les gens sont très enthousiastes et se découvrent des talents. On fait aussi des rencontres extraordinaires. Une dame de 82 ans est même venue pour nous montrer son savoir-faire avec du tissage scandinave ». 

Un projet fédérateur 

Certains sont là pour la première fois. Beaucoup sont désormais des habitués. Chaque jeudi depuis septembre et jusqu’en avril 2025, l’atelier costume prend place au dernier étage de la Grande Halle. 

Ici on tisse, à la fois des vêtements, mais aussi du lien. Il y a le plaisir de participer à un projet de grande envergure tout en créant du lien social. 

Sophie est installée à une table avec d’autres personnes. La bénévole est venue pour la quatrième fois. « Ça n'a rien à voir avec la couture à la maison » confie avec un grand sourire celle qui est une adepte des épingles. « C’est quand même mieux que de rester seule chez-soi non ? ». 

Sur les tables, on trouve des tissus neufs ou recyclés. Certains sont de teintures naturelles et d’autres 100 % produits en Normandie, notamment avec du lin. Ce projet fédère les habitants du territoire ainsi que les entreprises, associations et établissements scolaires. 

Zlatoslava s’affère aux perruques à un autre poste de l’atelier. La stagiaire, jeune diplômée en art visuel à l’ESAM, formule un espoir, « que l’on se souvienne de cette parade dans 1000 ans ».