L’horloge astronomique de la primatiale Saint-Jean-Baptiste s’est remise en marche vendredi 20 septembre après sa rénovation. Les Lyonnais ne l’avaient plus entendue sonner depuis un acte de vandalisme en 2013.
Il est midi tapante, vendredi 20 septembre 2024, quand 5 coups de carillon résonnent dans la cathédrale Saint-Jean et que les automates de l’horloge astronomique s’animent pour la première fois en plus de 10 ans. Un acte de vandalisme en 2013 avait fait taire cette horloge monumentale datant du XIVe siècle et classée monument historique depuis 1862.
« C’est la plus ancienne horloge encore en fonctionnement dans une cathédrale », insiste François Botton, architecte en chef des monuments historiques, qui a chapeauté une équipe d’une vingtaine d’artisans sur ce projet. L’horloge a pour particularité, en plus de donner l’heure, de servir de calendrier chrétien, et d’indiquer le positionnement de la Lune. « Il y a énormément de fonctionnalités, ce qui justifie la complexité de l’appareil à l’arrière », ajoute-t-il.
François Botton, architecte en chef des monuments historiques, chargé avec une vingtaine d’artisans de la rénovation de l’horloge astronomique de la cathédrale Saint-Jean - © RCF Lyon (Chloé Pasquinelli)
Ceci explique le temps passé par les artisans (peintres, ouvriers du bois ou encore horlogers) sur sa rénovation : des milliers d’heures de travail réparties sur un chantier de 8 mois, sans compter les années d’études nécessaires en amont.
Pour la mécanique seule de l’horloge, Nicolas Prêtre et ses confrères ont travaillé pendant plus de 600 heures : pour cause, « chaque pièce de cette horloge est unique et n’existe nulle part ailleurs », souligne-t-il. Il ajoute : « Dans ce genre de restauration, il y a toujours des surprises. Ça semble anecdotique, mais pour démonter la petite main qui indique le jour sur le cadran inférieur, on pensait mettre une demi-heure, et on a mis trois heures ».
Une partie de l’équipe chargée de la rénovation de l’horloge astronomique - © RCF Lyon (Chloé Pasquinelli)
Ce travail a été accompagné par l’expertise de Éric Desmarquest. Ce campaniste de père en fils (les artisans qui s’occupent des cloches et des horloges monumentales) est très familier du mécanisme de l’horloge de la cathédrale Saint-Jean. Son père s’était chargé de la dernière grosse restauration de l’horloge en 1992 et 1993. « Il avait tenu un cahier de cette grande restauration. Il y a beaucoup de schémas et beaucoup de textes. On a pu vraiment s’appuyer dessus pour effectuer ces nouveaux travaux ».
Lorsque la cloche a résonné de nouveau, il n’a pu cacher son émotion : « J’ai une pensée pour mon père, qui est décédé assez jeune. Il n’a pas eu le temps de profiter de cette horloge quand elle fonctionnait bien ».
Lui-même a entretenu l’horloge et assuré le remontage régulier de tous ses poids depuis 1997 et jusqu’à la date fatidique du 23 mars 2013, quand un homme muni d’une barre de fer a asséné plusieurs coups sur l’horloge. Dix ans après, Éric Desmarquest sera donc de nouveau chargé du remontage de l’horloge une fois par semaine.
Le coût total de la restauration s’élève à 301 243 €. L’horloge résonnera désormais quatre fois par jour : à 12h, 14h, 15h et 16h.
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