Thierry Lyonnet rencontre Pascal Brun, un des meilleurs pilotes d'hélicoptères de montagne. Un métier hors-norme qui a forcé le pilote à avoir les pieds sur terre et la tête dans les nuages.
La vallée de Chamonix n'a plus de secrets pour Pascal Brun, qui y réside depuis 1960. Depuis son plus jeune âge, il est attiré par la montagne qu'il affectionne particulièrement. Souffrant de vertige, Pascal Brun a vite abandonné l'idée d'être guide. "Un jour le vrombissement d'un hélico a attiré mon oreille puis mon regard et puis gamin on se passionne pour toutes ces choses-là", raconte-t-il. C'est par les airs que le jeune montagnard atteindra les sommets. Pour lui l'hélicoptère "c'est la magie de quitter la planète sans faire le moindre effort !".
Devenu pilote après un bac de philo, Thierry Brun s'est d'abord engagé dans l'armée pour se former. Une mission au Tchad où il n'était pas forcément en accord avec la manière dont était gérée la mission, même si cela "a été une excellente école de formation". Après cinq années, il quitte l'armée pour rejoindre le monde civil et créer son entreprise en 1992, Chamonix Mont-Blanc Hélicoptères (CMBH).
Malgré des milliers d'heures de pilotage et une formation spécialisée, il n'est pas aisé de voler avec des charges de plusieurs kilos suspendues à l'hélicoptère dans un environnement aussi escarpé que la montagne. "Cela réclame une précision importante, il ne faut pas trembler", témoigne le pilote aguerri.
La plupart du temps, Pascal Brun transporte des passagers ou du matériel en haute montagne. Parfois, le PGHM (ou pelotons de gendarmerie de haute montagne) fait appel à lui en renfort sur des missions de sauvetages compliquées à cause de la météo ou du peu d'accessibilité. "Quand vous avez dans la machine un secouriste qui vous donne toute sa confiance et que vous savez que de l'autre côté il y a quelqu'un dont la vie va peut être dépendre de votre qualité d'intervention, vous sortez les bouchées doubles et puis en avant." Son surnom de "Joker" que lui donne l'équipe du PGHM prend tout son sens lors de ces missions de haute voltige.
Des missions compliquées qui ne finissent pas toujours bien et bouleversent humainement. Pascal Brun en sait quelque chose, lui qui a perdu de nombreux amis chers mais aussi son fils aîné, féru de pilotage également, que la montagne n'a pas épargné. "Il n'y a pas une journée où je vole dans ce massif du Mont-Blanc sans penser aux gens que j'aime et qui ne sont plus là, en particulier mon gamin puisque je vole avec sa musique sur les oreilles en permanence."
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