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Pina Bausch : une philosophie de la danse, avec Rosita Boisseau

Un article rédigé par Monserrata Vidal - RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
Il y a 10 ans la mort soudaine de Pina Bausch, danseuse et chorégraphe allemande, laissait ses admirateurs comme orphelins. Rosita Boisseau nous explique pourquoi et lui rend hommage.
Wikimédia Commons - "Nelken", ballet de Pina Bausch, représentation en 2005Wikimédia Commons - "Nelken", ballet de Pina Bausch, représentation en 2005
Qui a vu danser Pina Bausch (1940-2009) et sa compagnie, le Tanztheater de Wuppertal, garde le souvenir d'un choc intense, d'une émotion presque indicible. Des images encore vibrantes, vivantes - de robes fluides qui parcourent la scène, d'une mer de pétales foulée par des corps en mouvement, de chaises que l'on projette - même 10 ans après la mort de la danseuse et chorégraphe allemande, survenue le 30 juin 2009. Et qui a laissé sa compagnie comme orpheline d'une immense figure charismatique. Pour évoquer une philosophie de la danse de Pina Bausch, Monserrata Vidal reçoit la journaliste spécialiste de la danse Rosita Boisseau, qui publie "Danser Pina" (éd. Textuel).
 

un univers de folie

"Elle m'a surtout je crois beaucoup saisie, j'allais dire émue, évidemment, mais surtout saisie, dans un sens où elle m'a donné la chair de poule, elle m'a épatée, elle m'a étourdie, elle m'a sidérée." Pour Rosita Boisseau, les œuvres de Pina Bausch évoquent "un univers de folie" et aussi "la profondeur de l'humain". "Cette profondeur-là elle est vraiment incroyablement délirante, folle, touchante, douloureuse."
 

La beauté, la fragilité

Parmi ses créations les plus célèbres, "Le Sacre du printemps" (1975), "Café Müller" (1978) ou encore "Nelken" ("Les Œillets", 1982). Avec pour ce dernier, l'image qui reste gravée d'une scène entièrement recouverte d'œillets. "J'ai vu cette mer d'œillets, cette façon dont les danseurs la foulaient, nageaient dedans, où tout à coup elle s'effondrait..." se souvient Rosita Boisseau. Un décor et un ballet qui suggèrent "la beauté" mais aussi "la fragilité" et "la défaite de ces fleurs".

 

 

après Pina Bausch

La mort soudaine de Pina Bausch, emportée par un cancer, a laissé ses danseurs comme orphelins. "La plupart le disent, ils ont beaucoup souffert de cette disparition soudaine, très rapide, sans aucun testament sans aucun petit mot laissé quasiment, et la plupart ont vécu des vraies dépressions, des moments où une espèce de gouffre s'est ouvert devant leur pieds."

Des témoignages qui montrent combien ces danseurs, qui avaient trouvé chez elle "une sœur, une mère, une tante, une amie, une patronne", ceux-là qui "ont passionnément aimé Pina Bausch, à la fois l'artiste et la femme", lui ont pour la plupart "consacré toute leur vie".

 

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