"Elle m'a surtout je crois beaucoup saisie, j'allais dire émue, évidemment, mais surtout saisie, dans un sens où elle m'a donné la chair de poule, elle m'a épatée, elle m'a étourdie, elle m'a sidérée." Pour Rosita Boisseau, les œuvres de Pina Bausch évoquent "un univers de folie" et aussi "la profondeur de l'humain". "Cette profondeur-là elle est vraiment incroyablement délirante, folle, touchante, douloureuse."
Parmi ses créations les plus célèbres, "Le Sacre du printemps" (1975), "Café Müller" (1978) ou encore "Nelken" ("Les Œillets", 1982). Avec pour ce dernier, l'image qui reste gravée d'une scène entièrement recouverte d'œillets. "J'ai vu cette mer d'œillets, cette façon dont les danseurs la foulaient, nageaient dedans, où tout à coup elle s'effondrait..." se souvient Rosita Boisseau. Un décor et un ballet qui suggèrent "la beauté" mais aussi "la fragilité" et "la défaite de ces fleurs".
La mort soudaine de Pina Bausch, emportée par un cancer, a laissé ses danseurs comme orphelins. "La plupart le disent, ils ont beaucoup souffert de cette disparition soudaine, très rapide, sans aucun testament sans aucun petit mot laissé quasiment, et la plupart ont vécu des vraies dépressions, des moments où une espèce de gouffre s'est ouvert devant leur pieds."
Des témoignages qui montrent combien ces danseurs, qui avaient trouvé chez elle "une sœur, une mère, une tante, une amie, une patronne", ceux-là qui "ont passionnément aimé Pina Bausch, à la fois l'artiste et la femme", lui ont pour la plupart "consacré toute leur vie".
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !