Contrairement aux idées reçues les seniors ne restent pas chez eux et marchent... Ils marchent plus que le reste de la population. C'est le résultat d'une étude lancée par le magazine Notre Temps pour son numéro de novembre 2017, qui propose le dossier "Marcher, c’est le pied !". Étude qui montre l'attachement des plus de 60 ans pour la marche, mais aussi pour l'espace urbain. "Ce qui nous a paru très fort, témoigne Florence Monteil, la journaliste co-auteure du dossier, c'est à quel point la marche est un vecteur de sociabilité, c'est le bon rythme pour être au contact et pour se sentir efficient."
Les plus de 60 ans marchent 41 minutes par jour en moyenne. Contre 35 minutes pour l'ensemble de la population. Pour ceux qui avaient une image "ralentie" des personnes agées, ils peuvent aller réviser leurs idées reçues!
Pourquoi les seniors aiment-il autant la marche? Parce qu'elle procure un sentiment de liberté et d'indépendance, pour 91% des sondés. Viennent ensuite le plaisir, l'équilibre physique et psychique que procure lamarché à pied. Avec une leçon à en tirer quant à notre perception du vieillissement: "Ce n'est pas parce qu'on prend de l'âge qu'on perd du plaisir de faire les choses", observe Pierre-Olivier Lefebvre, le délégué général du Réseau francophone des villes amies des aînés (RFVAA). créé en 2012, le RFVAA estt reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Marcher c'est aussi être en relation avec les autres", souligne Florence Monteil. Quand on sait que l'isolement des aînés est l'un des drames de notre temps, il est nécessaire de considérer le cœur des villes comme le lieu par excellence du lien intergénérationnel. Et les disparités entre monde rural, villes moyennes, grandes villes, avec toutes les questions de sécurité que cela suppose. Marcher en ville avec une canne ou un déambulateur, cela suppose de prévoir ce que Pierre-Olivier Lefebvre appelle un "territoire bienveillant": trottoirs, signalétique et mobilier urbain adapté.
Les aînés n'ont pas envie de déserter le milieu urbain, et "c'est une chance", pour Pierre-Olivier Lefebvre. Il faudra désormais cela inclure la marche dans nos réflexions sur l'aménagement urbain et la complémentarité des moyens de transport. "Au lieu de lutter contre l'isolement, propose Pierre-Olivier Lefebvre, il faut voir comment on préserve l'environnement pour qu'il n'y ait pas de rupture dans la vie sociale quand on avance en âge."
Et comment on favorise l'environnement de proximité. "Quand on avance dans le grand âge, le périmètre se rétrécit" et tourne autour de 500 voire 300 mètres. "À nous d'inventer des villes où on va se sentir bien dans ce périmètre-là."
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