Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes il existe désormais 12 écoles de ce type, qui s'adressent aux jeunes de 18 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification. Et d'après les chiffres du réseau qui fédère ces établissements un peu plus d'un élève sur deux quittera le cursus de ces écoles sur une "sortie positive".
Dans le jargon des professionnels de l'insertion et de l'emploi une "sortie positive" veut dire que l'ancien élève a un contrat de travail, quel qu'il soit, un an après sa sortie de l'école de la 2e chance.
Si le chiffre paraît faible, il est à mettre en regard avec le public accueilli. Pour certains la sortie du système scolaire date de plusieurs années, d'autres parlent à peine le français, d'autres encore savent à peine lire... Tous en tout cas sont très loin de l'emploi. "Quant on sait d'où partent certains jeunes, trouver un emploi à un élève sur deux, c'est déjà énorme" confesse un formateur qui préfère garder l'anonymat.
Ces établissements sont installés à la demande des territoires et ils sont très largement financés par les collectivités territoriales. En 2015 l'ancienne majorité (PS) du conseil régional a voté 1,1â¯million d’euros pour un "plan régional en faveur des jeunes pour le raccrochage en formation et pour l’emploi". Une ligne de budget qui servait entre autres à financer les écoles de la 2e chance.
Or, dans le budget 2016 voté par la nouvelle majorité (LR) il n'existe plus aucune mention de ce plan. Selon nos informations, le nouvel executif a toutefois alloué en février puis en juillet 2016 un peu plus de 900 000 euros aux écoles de la 2e chance de Drôme, d'Ardèche, de la Loire, de l'Isère et de la Métropole de Lyon (Vaulx-en-Velin).
En revanche, pour l'année 2017, les professionnels du secteur avouent au mieux être dans l'expectative, au pire être très inquiets. En cause, la déclaration de Stéphanie Pernod-Baudon, vice-présidente en charge de la formation continue et de l’apprentissage, lors d'une séance du conseil régional, en juin dernier:
"Vous nous parlez […] de structures d’accompagnement, de tout ce qui semblerait marcher dans le système éducatif français. Ça ne fonctionne pas, ça ne marche pas!⯠[...] â¯Les enfants, à partir du moment où ils naissent, sont différents, et il faut à un moment donné les confronter à cette réalité. Il y en a qui travaillent plus que d’autres, et d’autres qui travaillent moins, certains ont des difficultés et d’autres n’en ont pas, eh bien il faut leur faire vivre cette réalité!⯠»
Du côté de Confluence, on affirme que la collectivité continuera de subventionner les écoles de la 2e chance en 2017. On ajoute même que "la région a à coeur de lutter contre le décrochage scolaire" et que "des calculs d'harmonisations entre les deux anciennes régions sont en cours". Impossible toutefois de savoir à quelle hauteur ces écoles seront subventionner à l'avenir.
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