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Saint Pierrevillers 55 : une église emblème des églises fortifiées de la Meuse

Un article rédigé par Etienne PAYEUR - RCF Lorraine Meuse, le 23 octobre 2024 - Modifié le 26 octobre 2024
Merveilles en LorraineL'église Saint-Rémi de Saint-Pierrevillers

Sous un beau soleil d'octobre, l'équipe de RCF a visité dans le nord de la Meuse, près de Spincourt, l'église fortifiée de Saint Pierrevillers. l'église accueille un petit musée des églises fortifiées de la Meuse constitué, grâce aux efforts des élus départementaux et municipaux, depuis plus de 20 ans.

L'église fortifiée sous le soleil L'église fortifiée sous le soleil

Ce qu'il faut retenir :

  • eglise fortifiée 55

Intro : Aux confins de la ligne Maginot, au nord d'Etain, St Pierrevillers, 150 habitants, se dresse sur une petite colline d'où émerge la somptueuse église médiévale bien conservée.

Jean Marie Missler, le Maire, nous accueille avec Jean Marie Blondin, guide bénévole très actif sur la paroisse. Nanou Bouillet déléguée de pays de la fondation du patrimoine de la Meuse et Stéphane, spécialiste des églises-halles nous accompagnent pour un beau voyage dans le temps.

Le coup de coeur des visiteurs

           Nanou, Le maire, Etienne, Stéphane

 

Pour le maire, cette église est apaisante et permet de se ressourcer dans une ambiance propice à la réflexion et la sérénité. Pour notre guide, dans l'église, il peut se remémorer son passé, les événements de sa vie : sa communion, sa confirmation mais aussi se connecter à ses ancêtres dans le cimetière attenant. Dans la brochure qu'il a réalisé sur l'édifice, il nous livre : "il faut connaître le passé pour comprendre le présent et préparer l'avenir".

Nanou a repéré les arcades surhaussées du choeur qui donne une élégance intérieure différente du côté massif extérieur. Stéphane admire cette église-halle type : un petit coup de laser lui permet de distinguer un petit écart de hauteur entre la nef principale et les nefs latérales.

 Histoire de Saint Pierrevillers 

             St Remy : Evêque de Reims

Des peuplements humains existent déjà à l'époque romaine Senon, site archéologique connu des historiens est à quelques kilomètres. Jean Marie aime évoquer l'époque de Clovis qui se convertit par le baptême délivré par l'évêque de Reims, Saint Rémy Saint Patron du village et qui fut sur le siège rémois pendant 76 ans.

La région fit l'objet de nombreux défrichements entre 1000 et 1300. Même si elle succéda à un église plus ancienne, l'église date d'environ 1117 avec un choeur en 7 pans avec une nef unique. Vers 1540 2 collatéraux sont adjoints. Ce qui donne une forme massive à l'édifice.

 

  l'église défense

                l'église avec ses bretèches caractéristiques

Au Moyen-Age, les habitants se sentent abandonnés par les Seigneurs.

Leur terres sont convoitées par les voisins allemands, les voisins luxembourgeois, avec moult pillards, mercenaires. Il faut donc trouver un abri pour le grain, pour le bétail et pour les humains.

Ces troubles perdurent jusqu' XVIII ème : fin des guerres privées.

On peut voir sur les façades 14 bretèches qui permettent de lancer sur les assaillants de l'eau bouillante, des pierres, des flèches, des déjections. Une vidéo de 15 minutes permet de se plonger dans cette période troublée dont on descelle encore des traces.

La porte d'entrée bénéficiait d'un blindage d'acier. On distingue des traces de feu : vestiges d'un incendie mais aussi 2 encoches qui servaient à loger une poutre pour caler la porte.

L'église a été classée en 1912. En 1914, elle servit d'hôpital : l' autel fut utilisé pour les opérations des blessés.

 Le grenier et les combles : le clou du spectacle

Par un escalier en bois de 1735 avec des marches numérotées, escamotables, on accède aux combles aménagés, il y a plus de 20 ans par la conservation des musées de la Meuse sous l'impulsion de Philippe Pagnotta. Des maquettes sont exposées et des panneaux explicatifs richement documentés. Dans ce refuge, on observe un four à pain, une cheminée mais aussi des trous pour observer les assaillants dans l'église et également pour envoyer des projectiles.

                         Maquette de l'église de Vertuzey dans le grenier

 les autres curiosités de l'église

Toutes une série de Vitraux :

Jeanne d'Arc, St Michel, Ste Marguerite d'Antioche et Ste Catherine d'Alexandrie. l'Ange Gabriel avec l'annonciation et la naissance de Jésus.

St Joseph, Marie, St Rémy, Ste Marguerite Marie, Bernadette Soubirous et St Louis.

les Curiosités :

Un puits dans l'église, une statue de St Hubert, de St Sébastien (patron des archers, militaire transpercé de flèches du fait de sa conversion).

Une pierre dans le choeur est datée de 1304. Un oculus masqué du XV ème siècle : ancêtre des tabernacles est aussi présent.

 

                L'oculus dans le choeur

 l'activité de la paroisse

Jean Marie s'est investi dans la préparation des mariages, des baptêmes. On sent un attachement très fort des paroissiens à leur église mais aussi chez l'ensemble des villageois. C'est un phénomène très important qu'il faut souligner et Nanou engagée dans les états généraux du patrimoine religieux le confirme. L'église doit retrouver un usage partagé comme au Moyen-Age.

Le 1er dimanche d'octobre, on fête St Rémy. Une autre messe est célébrée durant la semaine de Pâques.

le hameau de Remenoncourt :

A un bon kilomètre du village, on découvre le berceau du village où une chapelle a pu exister dès le VII ème siècle. Il mérite le détour, avec son beau portail avec les initiales du propriétaire qui fit la rénovation en 1787 Gaspard MARCHAL

 

                         Le porche du hameau

La famille maternelle d'Henri Poincaré (Launois), le mathématicien (lycée Poincaré de Nancy) et cousin du président meusien Raymond Poincaré, en fut propriétaire, au XIX ème siècle.

 A Voir dans les environs

Le site du canon de Duzey est un site allemand avec un canon de calibre 380 mm.
Le 1er octobre 1915, Le canon tire son premier obus sur Verdun, distante de 25 km. Le projectile de 750 kg, propulsé à près de 1 kilomètre par seconde par une charge de 120 kilos de poudre, met 30 secondes pour atteindre la ville. Le 21 février 1916, à 4 h15 du matin, c'est d'ici que partira le premier obus donnant le signal de l'offensive sur Verdun. Depuis 2016, centenaire de la bataille de Verdun, un canon de 305 mm peut montrer aux visiteurs, ce que représentait ce monstre de destruction.

 

                                        Le canon de Duzey reconstitué

Le camp Marguerre à Loison était un site de recherche sur le béton créé par les allemands pendant la lère guerre mondiale, il est aussi à découvrir. Plus connu à 10 km, la ligne Maginot avec le fort de Fermont.

Merci à nos hôtes pour cette plongée dans l'histoire et malgré les conflits internationaux, réjouissons-nous d'être en paix aujourd'hui en France.   Etienne

 

Visites : Contact Jean Marie Blondin pour les groupes > 5 personnes 06 87 85 72 50

 

 

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