Ses découvertes sont aujourd'hui enseignées dans tous les collèges de France. Malgré tout, son nom demeure inconnu du grand public. Edouard Chatton est pourtant à l'origine de concepts scientifiques majeurs, lui qui a enseigné pendant 13 ans à l'Université de Strasbourg.
La carrière de la biologiste et directrice de recherche au CNRS, Catherine Jessus, va prendre un tournant majeur lors de son passage à l’observatoire océanologique de Banyuls sur Mer. Elle y découvre des dessins réalisés à la craie et au pastel, signés de la main d’un biologiste : Edouard Chatton. De grandes dimensions (1m60 par 1m10), ils étaient utilisés pour illustrer ses cours, donnés à l’Université de Strasbourg. Les dessins, multicolores, émerveillent la chercheuse qui n’aura alors de cesse de s’intéresser à l’héritage laissé par Edouard Chatton au début du XXème siècle.
Derrière l’esthétisme de ces planches se cache un véritable travail scientifique. Celui d’Edouard Chatton sur les protistes. Ni bactéries, ni virus, ces êtres microscopiques sont formés d’une seule cellule et se trouvent dans toutes les formes aquatiques. Le chercheur les étudiera toute sa vie, ouvrant la porte à des générations de scientifiques. Il est aussi à l’origine d’une nouvelle classification cellulaire, enseignée encore aujourd’hui dans les collèges. Mais son héritage ne s’arrête pas là. Par sa personnalité, il imposera une vision moderne de l’enseignement, multidisciplinaire et profondément pratique.
Alors comment expliquer que ce nom soit tombé dans l’oubli, alors que ses recherches sont considérées comme une avancée majeure ? Pour Catherine Jessus, la raison se trouve dans la personnalité d’Edouard Chatton : une volonté de fer dédiée à la recherche, sans se préoccuper d’une quelconque reconnaissance internationale. Aujourd’hui, la chercheuse parle de Chatton à des générations d’élèves.
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