Aujourd’hui, différentes tranches de vie en bande dessinée : des histoires d’amour à l’italienne, des rencontres avec des chauffeurs de taxi autour du monde, ou encore l’histoire de la pionnière oubliée du cinéma mais aussi les vies de femmes espagnoles émigrées en France suite à la guerre d’Espagne.
Amore de Zidrou et Merveille chez Delcourt
Séduction, tentation, passion, séparation... réchauffés par le soleil de l'Italie, le scénariste Zidrou et le dessinateur David Merveille composent une symphonie amoureuse en 9 mouvements.
Qu'elles finissent mal ou qu'elles se terminent bien, impossible de rester de marbre devant ces scènes d'amour portées par le talent pictural de David Merveille.
Zidrou nous prouve encore une fois avec Amore qu’il a ce pouvoir, rare, de provoquer des émotions et de remuer nos sentiments… Il y a dans ses courts récit une grande finesse dans la peinture de ses personnages et en quelques pages seulement, il parvient grâce à son acolyte dessinateur à retranscrire toute leur sincérité.
Taxi ! d’Aimée de Jongh chez La boite à bulles
Qu'elle soit à Los Angeles, Paris, Djakarta ou Washington, Aimée est fréquemment amenée à se déplacer en taxi. Comme elle l'explique aux chauffeurs, elle n'a pas de permis de conduire, elle qui vient des Pays-Bas et qui, comme beaucoup de néerlandais, se déplace essentiellement à vélo. Dans Taxi !, la jeune autrice se met en images au cours de quatre courses qui l'ont marquée. Quatre trajets qui ont constitué autant de rencontres avec des chauffeurs qui, s'ils semblent au premier coup d'oeil bien différents, partagent de nombreux points communs, à commencer par leur amour du football et leur admiration pour le joueur néerlandais Johan Cruijff dont ils déclament le nom, à peine Aimée a-t-elle mentionné son pays d'origine.
L’ouvrage est entièrement en Noir et Blanc, Aimée de Jongh a un trait bien élégant que l’on pourrait rapprocher en partie du travail du suisse Frederik Peeters. Un découpage efficace permet à la dessinatrice d'accentuer les moments de circulation et de dialogues. Et entre la pluie parisienne et la foule indonésienne, les dépaysements et les ambiances sont garanties. Le tout est donc très réussi.
Alice Guy de Bocquet et Catel chez Casterman
Un autre regard c’est aussi ce que nous proposent Catel et Bocquet avec Alice Guy, un ouvrage qui revient sur les traces de la première réalisatrice de cinéma - malheureusement - oubliée au profit de ses homologues masculins.
Le parcours exceptionnel de la première réalisatrice de l’histoire du cinéma
En 1895, à Lyon, les frères Lumière inventent le cinématographe. Moins d’un an plus tard, à Paris, Alice Guy, 23 ans, réalise La Fée aux choux pour Léon Gaumont. Première réalisatrice de l’histoire du cinéma, elle dirigera plus de 300 films en France. En 1907, elle part conquérir l’Amérique, laissant les Films Gaumont aux mains de son assistant Louis Feuillade. Première femme à créer sa propre maison de production, elle construit un studio dans le New Jersey et fait fortune. Mais un mariage malheureux lui fait tout perdre.
Femme libre et indépendante, témoin de la naissance du monde moderne, elle aura côtoyé les pionniers de l’époque : Gustave Eiffel, Louis et Auguste Lumière, ou encore Georges Méliès, Charlie Chaplin et Buster Keaton.
Elle meurt en 1969, avec la légion d’honneur, mais sans avoir revu aucun de ses films – perdus et oubliés. C’est en 2011, à New York, que Martin Scorsese redonne un coup de projecteur sur cette femme exceptionnelle.
Pourtant de prime abord peu intéressée par ce sujet de l’histoire de cette industrie du cinéma, j’ai pris un immense plaisir à découvrir la vie de cette femme, qui nous parle autant de l’industrie qu’elle participera à monter que de la société qui laissera son nom et surtout son oeuvre s’effacer.
La commode aux tiroirs de couleurs de Grisseaux, Winoc et Causse chez Grand Angle
À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l’intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d’une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours.
D’après le premier roman d’Olivia Ruiz, cet album porte une fresque flamboyante sur l’exil qui a déjà conquis des centaines de milliers de lecteurs.
A chaque tiroir de la commode de sa grand mère qu’ouvre la petite fille, se trouve des lettres racontant les tranches de vie de Rita, son abuela et même de sa propre mère qu’elle n’a pas connu. La mise en scène est classique mais efficace et le graphisme d’Amélie Causse est très agréable. De quoi passer un bon moment de lecture.
Programmation musicale:
La vie ne vaut rien, Alain Souchon
Jeanne et Alexis vous donnent rendez-vous pour leurs coups de cœur du moment : romans noirs, littérature jeunesse, bandes dessinées...
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