Benoît de Tréglodé est directeur de recherche à l'IRSEM. Spécialiste du Vietnam, il vient d'écrire "Vietnamiens" publié aux ateliers Henry Dougier dans la collection "Ligne de vie d'un peuple". Il nous fait (re)découvrir l'histoire de ce pays d'Asie du Sud-Est avec qui la France a une grande histoire commune.
Dans son ouvrage, Benoît de Tréglodé, qui a passé de nombreuses années au Vietnam et continue de s'y rendre plusieurs fois par an, donne la parole aux locaux. Il retranscrit les souvenirs présents et passés de 26 vietnamiens : jeune, vieux, citadins, ruraux, pauvres ou riches, proches du pouvoir ou opposants de longue date.
Par ces différentes facettes, l'auteur souhaite décrire au lecteur la pluralité de ce pays en plein développement économique qui atteindra bientôt 100 millions d'habitants.
Les deux pays ont connu cent ans d'histoire commune. Une période encore très présente dans la mémoire collective que ce soit en France ou au Vietnam. Pourtant pour la population vietnamienne actuelle, majoritairement constituée de jeunes de moins de 30 ans étant nés après la fin de la guerre du Vietnam en 1975, "les soubresauts de l'Histoire et des guerres d'indépendance sont quand même assez lointaines" explique le spécialiste du Vietnam.
Benoît de Tréglodé constate qu'il y a "à la fois un décalage entre un souvenir vietnamien dans la mémoire collective française qui existe, qui est très fort, qui est parfois un peu imagé, trop pour des gens qui connaissent peut être le Vietnam d'aujourd'hui et parallèlement, côté vietnamien, une autre vision de la France".
Alors que son ouvrage s'intitule "Vietnamiens", Benoît de Tréglodé note qu'il est compliqué de décrire "une âme vietnamienne", tant la culture y est diverse. Cette diversité vient notamment de la guerre civile meurtrière qui opposait le Nord et le Sud du pays mais également des multiples cultures qu'apportent les 53 minorités ethniques.
La politique du pays tend à vouloir pousser l'assimilation et la normalisation de ces ethnies afin de les associer à la l'ethnie kinh qui constitue 86% de la population. Pourtant, les choses évoluent. Récemment le gouvernement a autorisé l'utilisation de langues minoritaires notamment à la télévision ou à la radio.
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