Après un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme crânien, les victimes entament un long parcours de rééducation. Certains retrouvent presque toutes leurs capacités physiques et cognitives. D’autres restent marqués à vie. Au centre Guy Talpaert de l'hôpital de Roubaix, les soignants se battent au quotidien pour aider tous leurs patients.
Pour s'occuper pendant sa convalescence, Eric Lesage dessine. "Ce sont des petites scènes de la vie quotidienne" explique le caricaturiste de la Voix du Nord. Victime d'un AVC il y a quelques mois il récupère doucement l'usage de la parole. "Au début je dessinais pour m'exprimer" raconte-t-il en cherchant ses mots. Mais il n'a rien perdu de son humour. Il croque patients et soignants au quotidien. "Je suis la toute petite kiné là-bas" s'amuse Sophie. Idem pour Fabienne, ravie de voir les progrès de son patient. "Le voir répondre à des questions c'est merveilleux" sourit l'orthophoniste.
Le centre Guy Talpaert, ouvert en 2005, est rattaché à l'hôpital de Roubaix. Il accueille des victimes d'accidents vasculaires cérébraux ou de traumatisme crâniens. Une équipe pluridisciplinaire de médecins, infirmières, kinésithérapeutes, neurologues et orthophonistes sont au chevet des patients. "On travaille sur tous les aspects de la vie des patients parce que chacun est différent. En neurologie on ne sait jamais quelles vont être les séquelles définitives" explique Franck Beaucamp, médecin chef de service.
On m'avait dit que je ne marcherai plus jamais
Certains patients arrivent dans le centre complètement paralysés comme Jean Pierre Delerue. "On m'avait dit que je ne marcherai plus jamais" se souvient le sexagénaire, victime d'un AVC en 2018. Pourtant il peut désormais à nouveau conduire et peindre. "J'ai encore un peu de mal avec le tracé droit" constate-t-il. Mais il a pu retrouver une vie quasiment normale. "Je suis revenu de loin grâce à beaucoup de volonté et grâce à l'accompagnement des soignants et de ma famille" rappelle Jean-Pierre, les larmes aux yeux.
Au centre Guy Talpaert, les soignants savent que chaque patient se remet différemment d'un AVC. "On doit leur faire accepter cet accident et ses conséquences" explique le docteur Franck Beaucamp. "C'est ce qui est aussi beau dans notre métier. Les accompagner dans ce moment très difficile de leur vie et adapter leur quotidien" abonde Sophie la kinésithérapeute. Le centre accompagne aussi les patients à leur sortie, pour faire reconnaitre d'éventuels handicaps invisibles.
Cet article est un extrait de Tous Frères notre programme dédié à la solidarité dans les Hauts-de-France. Vous pouvez retrouver l'intégralité du reportage ici.
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