Le 30 mars, nous allons rendre public notre nouveau rapport consacré aux impacts de la crise du Covid sur les conditions de vie des aînés. Ce rapport se base sur des entretiens réalisés auprès de 100 personnes âgées de 61 à 99 ans qui vivent à domicile ou en établissement. Je ne peux pas encore vous en dévoiler les grands enseignements, le rapport sort mardi, mais j’ai envie de vous parler de l’intérêt de permettre aux aînés de s’exprimer.
Donner la parole aux personnes âgées est au cœur des actions des Petits Frères des Pauvres. Les visites des bénévoles sont basées sur l’échange, en permettant à celles et ceux qui n’ont plus grand monde autour d’eux de pouvoir s’exprimer et se confier sur ce qu’ils vivent. Toutes nos actions collectives, certes limitées en ce moment, font la part belle aux moments de convivialité où chacun peut prendre la parole. Nos rapports se construisent également autour de cette parole, en prenant soin de faciliter celles des personnes du Grand Age. Ils ont plein de choses à dire nos vieilles et vieux et pas uniquement sur des problématiques de santé ou de retraite. Les témoignages de vie que nous recueillons sont riches et les plus âgés ne sont pas en reste, loin de là !
Sans surprise, ils parlent de la crise sanitaire et de ses conséquences avec son lot d’incompréhensions et de souffrances. C’est un sujet qui nous monopolise tous en ce moment. Mais au-delà de leurs légitimes inquiétudes après plus d’une année compliquée, ils témoignent de leurs souvenirs, de leur vision du monde, de leur souhait qu’on ne les considère pas uniquement comme des personnes fragiles ou des "objets de soin", de leurs espoirs, de leur envie d’aller siroter un café à la terrasse d’un bistrot, de retrouver leurs amis, leurs proches, de faire des projets comme partir en vacances ou retrouver leurs activités associatives.
Donner la parole aux aînés est un moment déterminant pour qu’ils se sentent valorisés et toujours considérés comme des citoyens à part entière. Plus nous offrirons aux personnes âgées des temps privilégiés d’écoute et d’expression, plus nous considérerons que le maintien du lien social est vital jusqu’au bout de la vie, plus nous pourrons construire une société où chacun trouve plus facilement sa place dans la société et se respecte mutuellement. Mais assez parlé, je vais laisser la conclusion à Victor qui nous a confié récemment : "Le monde d'après, pour moi c'est l'espérance d'une plus grande fraternité, d'une communauté d'humains qui prend soin et qui est attentif aux autres, les uns les autres c'est ça C'est ça ce que j'espère, et je ne suis pas le seul".
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