Il a ouvert ses portes depuis une semaine, et le succès est indéniable. Ce supermarché, collaboratif et participatif se trouve entre l’hôtel de Ville et la rue de la République à Marseille. Ici, ce sont les clients qui gèrent le magasin.
A l’entrée du Super Cafoutch, sur la gauche, des chaises et une table posent le décor d’un supermarché pas comme les autres. Pour pouvoir acheter les produits, il faut être adhérent, ou "coopérateur", et travailler trois heures par mois.
« On peut faire du réassort, arranger les étiquettes, faire l’inventaire, du rangement, être à la caisse ou accueil des futurs coopérateurs », énumère Eva Kausel, présidente du Super Cafoutch.
« Avant je ne me rendais pas compte de toute la complexité des tâches dans un supermarché, et là, tout en étant client, on voit ce qu’il y a de l’autre côté de la scène », sourit-elle. « Et c’est très agréable, ici personne n’est jamais énervé en faisant la queue. Souvent c’est le ‘client’ qui dit à la personne à la caisse : Je peux t’aider, je sais comment ça marche ».
Une ambiance conviviale et un esprit d’équipe.
Dans les rayons, Françoise fait du réassort. Elle est aidée par un collègue et ils discutent tout en disposant des compotes sur une étagère.
« J’avais envie de pouvoir faire mes courses autrement qu’en nourrissant le profit de je ne sais qui », explique Françoise. « Mais surtout de participer à cette œuvre collective. Ca fait du bien, le collectif, de nos jours ».
Plusieurs autres coopérateurs évoquent cette même raison : ici au Super Cafoutch, on fait ses courses mais on fait aussi des rencontres. Surtout avec des gens du quartier. C’est d’ailleurs ce qui a motivé Olivier : « Ça fait partie d’un tout, j’espère venir faire mes courses mais aussi rencontrer des gens que je n’aurais pas rencontré autrement ».
Local et moins cher
Les avantages sont nombreux. A des prix défiant toute concurrence, on peut trouver de tout au Super Cafoutch : alimentation, droguerie, hygiène, il y a même des fournitures scolaires et des croquettes pour chien et chat. Les fruits et légumes sont tous bio, et les produits locaux.
« A chaque fois que j’ai comparé à produit équivalent c’était toujours moins cher au Cafoutch », assure Françoise. Bien sûr, on peut trouver moins cher ailleurs, ajoute-t-elle, mais sans la qualité des produits d’ici.
Un modèle de consommation qui rencontre du succès
A force de se côtoyer, de travailler ensemble, et de participer à des apéros ensemble, l’équipe du Super Cafoutch se soude. En une semaine, une centaine de nouveaux adhérents se sont inscrits. Avec les coopérateurs du mini Cafoutch, l’épicerie coopérative à Marseille testée depuis 2018, le nombre total d’adhérents est de 890, selon Eva Kausel.
« Pour atteindre l’équilibre financier on il nous faut 2.000 adhérents, une étape qu’on se fixe en 2024 », espère Eva Kausel, contente du succès de son aventure.
« Ici, on parle de consomm’acteurs parce que les clients sont en même temps propriétaires et ils ont leur mot à dire. Par exemple, ils ont leur mot à dire sur les produits qu’ils souhaitent voir en rayon. Les trois salariés passent les commandes, mais les coopérateurs, en amont, peuvent faire leurs propositions concernant les produits et les producteurs ».
Des réunions d’information sont organisées tous les mercredis et samedis. Pour adhérer il suffit de s’inscrire en ligne ou en boutique, avec une somme de 100 euros pour acheter au minimum dix parts.
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