Jusqu’au 12 décembre, le salon Nautic se déroule à Paris. Parmi la sélection d’entreprises en lice au concours Innovation, un duo de Bretons qui présente l’Armen 500, un bateau 100 % recyclable.
C’est l’une des récompenses de la sélection pour les finalistes du concours du salon Nautic : le bateau conçu par Théo Moussion (l’agence Intrados à Audierne et Plouhinec) et Kieran Vantourout (l’Atelier du marin à Plozévet) a le droit à son stand pour l’édition 2021 de l’évènement parisien. Une bonne place pour faire découvrir l’Armen 500, un bateau dont « l’histoire a commencé il y a quatre à cinq ans », raconte Théo Moussion, architecte naval.
Travail sur la matière, sur le mode opératoire de fabrication, sur le concept visuel, les deux hommes ont multiplié les démarches pour faire aboutir ce projet.
C’est le PEHD qui a été choisi pour la conception, « une matière qui résiste aux différents acides et qui a la caractéristique de ne pas laisser les algues s’accrocher dessus ». Une technologie donc détournée pour éviter l’usage d’antifouling : « ce sont des peintures assez toxiques. Nous, on est parti sur une matière qui fait en sorte que les algues ne s’y accrochent pas donc pas besoin de produits toxiques sur notre bateau. On préserve les océans et la nature ».
« On lance une nouvelle ère [...] où les bateaux en fin de vie, on pourra les recycler »
Mais ça n’est qu’une première étape. Les deux hommes travaillent déjà sur « le grand frère » de l’Armen 500. Celui-ci fonctionne avec un moteur thermique. Demain, l’Armen e700 sera 100 % électrique. « On lance une nouvelle ère où les bateaux d’aujourd’hui, on peut vous dire que dans 10, 15, 20, 30, 50 ans, quand ils seront en fin de vie, on pourra les recycler, alors qu’aujourd’hui, c’est très compliqué de recycler un bateau en fibre de verre ».
La construction du bateau électrique devrait commencer début 2022 pour une mise à l’eau au début du printemps. En parallèle, Théo Moussion travaille sur la « démocratisation » de l’usage de ces bateaux. Objectif : permettre de les louer via une application mobile. Une première base de location à Audierne devrait voir le jour, avant d’autres peut-être dans le nord du Finistère, dans le Morbihan et les Côtes d’Armor.
Une levée de fond s’organise pour financer ce projet. Avant tout cela, il faudra une phase de tests qui sera cruciale pour Théo Moussion : « c’est une propulsion nouvelle génération, je veux que les utilisateurs soient confiants dans le bateau, dans sa capacité à naviguer et à ne pas tomber en panne ».
Quelles retombées en terme d’emploi avec ce projet pour l’avenir ? L’architecte naval ne s’en cache pas, le but est de créer de l’emploi dans le sud-Finistère. « Si on lance une bonne fournée de bateaux à fabriquer, ça fera un ou deux emplois dans le chantier et moi je transformerai mon alternant en emploi fixe pour faire le suivi de construction des bateaux ».
Reste à savoir maintenant si leur présence au salon Nautic de Paris permettra d’accélérer la réalisation de cet ambitieux projet.
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