Le témoignage dont il s'agit est celui d’un jeune garçon de 10 ans, obligé de fuir sa maison avec sa famille en raison de la guerre dans le Haut-Karabakh : Ce jeune garçon vivait à Stépanakert, la capitale du Haut-Karabakh, avec deux de ses grands-parents, ses parents et sa sœur de 5 ans. Mais ce territoire, peuplé très majoritairement d’Arméniens, est de nouveau devenu le 27 septembre le théâtre d’une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les bombardements azerbaïdjanais ont notamment visé la ville de Stépanakert, obligeant les habitants à fuir.
Le 27 septembre, son grand-père et son père sont partis au front, suite à l’appel à la mobilisation générale. Le reste de la famille a fui. Le jeune garçon nous a raconté ce moment douloureux, effrayant. Je le cite « Nous avons quitté précipitamment la maison au début du bombardement. Je n’ai eu le temps ni de m’habiller, ni de mettre mes chaussures. J’ai dû partir en pyjama. Pendant notre fuite, j’ai perdu un chausson. Il a fallu que j’enlève le deuxième pour courir plus vite. »
Sa famille et lui sont d’abord allés à Erevan, la capitale de l’Arménie, avant de partir pour une ville du nord-ouest du pays où ils ont été relogés dans un studio. Notre partenaire local Arevamanouk, qui apporte depuis le début du conflit une aide psychologique ou juridique aux familles déplacées, les accompagne. Sur le plan psychologique principalement.
Aujourd'hui : Selon la psychologue qui suit le jeune garçon, il fait preuve d’hyperactivité et a des accès d’agressivité. Il lui arrive de refuser catégoriquement d’aller à l’école, il mange de manière compulsive… Il pleure souvent, est inquiet. Ne joue qu’à la guerre. Et s’il ne reçoit pas régulièrement des nouvelles de son père, il se met à créer des conflits au sein de sa famille. C’est, selon la psychologue, sa façon de vivre le stress provoqué par le traumatisme.
Des syndromes constatés régulièrement chez les enfants déplacés : Les enfants pris en charge par notre partenaire ont subi un fort stress et de lourdes pertes. La seule perte de leur maison est violente. Ils craignent également pour les membres de leurs familles restés au Haut-Karabakh. Cela se traduit souvent par une forte anxiété, une somnolence en journée, une attitude agressive, des pleurs, des troubles du langage.
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