L’actualité angevine c'est cet énorme loupé, cet incroyable oubli qu'est la non prise en compte par la Mission tramway, par les élus d’Angers et d’Angers Loire Métropole en charge du tramway, et en l’absence de vigilance de la part des autres autorités et acteurs, de voir amputer la cour de récréation du collège Jean Lurçat de 4000 m2, soit les deux tiers de la place actuelle !
De multiples enjeux : la rénovation urbaine de ce quartier avec l’arrivée du tramway à Monplaisir mais d’abord les bienfaits des cours de récréation
L’enjeu principal c’est d’abord le bien être des élèves.
La rénovation urbaine et la construction de logement ont bon dos, comme le souligne la communauté éducative du collège-lycée, quand la ville réduit la cour et augmente dans le même temps la surface des voiries, des parkings, des surfaces commerciales et des logements.
Or, on souhaite pas que le supermarché ou son parking deviennent le tiers lieu de nos enfants et de nos adolescents.
Pour équilibrer le temps passé en classe particulièrement chargé en France, l'espace de la cour est primordial, et le terrain de foot et de basket à disposition le midi au collège Jean Lurçat, c’est du bien être et la cour de récréation est un espace naturellement social à préserver et à améliorer.
La cour, un terrain d’expérimentation de la vie sociale et de transition écologique
C’est un terrain d’expérimentation de soi dans le monde social, on se regroupe en ilôts d’activité. Priscille, qui a fait toute sa scolarité en centre-ville raconte : « En maternelle on faisait de la draisienne, du vélo - c’est là que j’ai appris - ou on jouait au chat, en primaire : ce sont les parties de billes, les inventions d'histoires et de personnages, le jeu d’attrape garçons/filles, et le foot ; au collège on joue au babyfoot, et on discuter entre copines, et au lycée on se pose en groupe quelque part, il n’y avait pas assez de place pour le sport mais j’aurais bien aimé ». Selon les âges, la cour de récréation accompagne le développement de l’enfant et du jeune dans ses relations sociales, elle pourrait faire plus.
Aujourd’hui, les chercheurs ont travaillé sur les cours de récréation et de nombreuses collectivités les font évoluer. Jusqu’ici, on se penchait sur la question de la sécurité maximum : un maximum de bitume souple pour que ça soit propre… désormais les conceptions évoluent.
Des villes repensent les cours des écoles en cassant le bitume. La tendance est forte.
On agrandit les espaces verts, on peut mettre des carrés de potager, on repartage l’espace car on observe que les garçons par exemple ont tendance à s’approprier un maximum d’espaces. On déplace le terrain de foot et on installe de nouveau des tables de ping pong, aussi des grands jeux d’échecs, on crée aussi des espaces de rencontres multiples.
La transition écologique, c’est aussi d’équilibrer le partage social de l’espace
L’écologie c’est du bien-être pour tous, intégralement. Ainsi, que la cour de récréation incite les filles à faire du sport, elle qui en font moins, c’est bien, en ne mettant plus le terrain de foot au milieu tout simplement.
Mais à la question de l’espace et de sa répartition - c’est de l’écologie dans son intégralité - s’ajoute la nécessité d’ effectuer la transition écologique : créer un potager voire un verger sont des supports pédagogiques formidables qui instruisent et apprennent le temps long, planter des arbres aussi pour obtenir le meilleur climatiseur - en effet la température ressentie peut descendre de 3° . Et aussi en éclaircissant la cour.
La cour peut devenir un bon espace d’études et d’amélioration pour la microclimatologie. Comme pour la micropolitique, la politique des espaces qui, pour la cour du collège Jean Lurçat, cela s’appelle aussi de … l’urbanisme, tout simplement.
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