La Nature en ville ! Un concept au cœur d’une intervention de Romain Rateau du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’Environnement de l’Allier lors du rendez-vous des initiatives durables au parc Moulins Expo ce vendredi.
PG : Romain Râteau qu’est ce que le CAUE ?
RR : C’est le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et Environnement, une association, un organisme départemental qui a pour mission de conseiller de former d’informer et de sensibiliser différents publics comme les particuliers, les collectivités, la sensibilisation se fait autour de l’importance du Cadre de Vie. Les CAUE ont été créés pour mettre en avant la qualité du cadre de vie.
Pourquoi il ne faut plus parler d’espace vert, mais de nature en ville ?
En soi, on peut toujours parler d’espaces verts. C’est vrai qu’aujourd’hui cette terminologie a tendance à s’effacer pour laisser plus de place a la nature en ville. Il y a encore des services espaces verts, mais les agents sont amenés à gérer de plus en plus d’espaces, parfois raccordés a des espaces vraiment plus naturel, au-delà du parc urbain. Certains services espaces verts en France se renomment pour être plus en phase avec cette notion de nature en ville.
Pourquoi la renaturation des espaces urbains ?
La nature en ville, c’est bien pour la faune et la flore, mais c’est bien aussi pour nous qui habitons en ville également. Cette nature peut nous apporter des services en termes de santé, de confort thermique ou de gestion de l’eau. La nature peut apporter des services à la ville et de ses habitants.
C’est le Rôle du CAUE que d’accompagner les collectivités dans les choix à faire en fonction du contexte des agglomérations ?
On est là pour aider les collectivités à faire en sorte que leurs interventions soient en phase avec le contexte, et aussi en phase avec leurs besoins futurs. On accompagne les préparatifs, souvent, on ne part pas de rien, il faut établir un diagnostic, et trouver les bonnes solutions avant leurs réalisations.
Un exemple concret de contexte contraignant ?
On pourrait parler des cours d’écoles, ou des cimetières. […] En plus de répondre aux attentes et aux besoins des gens, il faut réussir à apporter les services de la nature. Par exemple les cours d’écoles, il faut répondre aux besoins des enfants qui souvent ont été oubliés, car il fallait que l’équipe pédagogique puisse voir sans obstacle. Mais souvent, on a laissé de côté les besoins des enfants qui se retrouvaient sur des espaces plats avec très peu de possibilités de se poser, avec souvent une seule activité qui règne.
Il faut prendre en compte les besoins des enfants, les besoins des profs, et même ceux des camions de livraison, et des personnes qui seront chargés de l’entretien.
Il faudrait selon vous une continuité dans les villes, avec un exemple, celui de la cathédrale de Moulins, qui doit être moins renaturé que les bords de l’Allier ?
Je crois que vous faites plutôt référence à la gestion différenciée. Quand vous parlez de la Cathédrale de Moulins, on est dans un cœur historique avec des matériaux qui sont plus adaptés à ce contexte. On ne retrouve pas ce contexte à côté de l’allier, ou il n'y a aucun besoin de créer des chemins pavés.
Dans le milieu des services espaces verts, on met des gradations dans ces espaces-là. Plus on est en centre-ville plus on peut se permettre une végétalisation horticole.
Quand on parle de la Continuité, on essaye de créer des continuités entre des corridors, comme les trames bleues (tout ce qui concerne l’eau) , trames vertes (ce qui concerne la végétation). La trame noire (la continuité d’un ciel dégagé la nuit sans pollution lumineuse) On parle de trames brunes, qui concerne les sols et les petits animaux et bactéries qui y vivent.
Ce concept de la nature en ville, c’est reconnecter ces continuités, refaire des liens entre chaque être vivant.
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