Quand un bras du Rhône retrouve son lit : la lône de Jonage

Le projet de remise en eau de la lône de Jonage a débuté au printemps 2019. Jusqu'en juin 2020, près de 12 millions de mètres cube d’eau ont été envoyé dans la lône. Deux difficultés ont été rencontré en raison d'une quantité d'eau trop importante injectée : des inondations, et un risque sanitaire en cas de pollution de l’eau qui s’infiltre dans la nappe phréatique située sous le parc de Miribel Jonage, alimentant en eau potable une bonne partie de la métropole de Lyon.

Avec la phase 2 de l'expérimentation, qui a commencé en octobre 2024, la mise en eau de la lône est mieux maitrisée, favorisant la création de milieux humides et diversifiés sans présenter de risque pour la qualité de l’eau potable de la nappe phréatique alimentant une grande partie de l'agglomération lyonnaise.

Qu'est-ce qu'une lône ?

C'est le bras d’un fleuve qui part du lit principal. La lône est alimentée en eau par infiltration depuis la nappe alluviale ou par le fleuve lors des périodes de crue. Son tracé peut changer selon la quantité et la force de l'eau ainsi que par la quantité des sédiments, cailloux et bois déplacés. Le terme, uniquement utilisé pour le Rhône à l’origine, s’est étendu à d’autres cours d’eau comme la Saône ou l'Isère. 

À partir du cours principal du Rhône, il faut s’imaginer de nombreux bras. Et ce sur l’ensemble de la superficie actuelle du Grand Parc de Miribel Jonage qui fait un peu plus de 3 000 hectares. Il commence à l’Est, sur la commune de Jons, avec la séparation du Rhône en deux : le Rhône Miribel et le Canal de Jonage. Les deux se rejoignant au niveau de la Doua à Villeurbanne, du bas de Caluire et de Rillieux la Pape. Avec les aménagements successifs du Rhône, les lônes ont fini par s’assécher et quasiment disparaitre.

La lône appelée « de Jonage » commence en bordure du chemin de halage du canal de Jonage, à la hauteur de la commune du même nom et s’entend sur une longueur de près de 1 600 mètres, en direction du centre du Parc, se terminant par un plan d’eau.

Bénéfices attendus

La remise en eau de cette lône va améliorer l'hydratation des sols et donc avoir un impact positif sur les arbres et les prairies. Elle s'accompagne d'un peuplement de la faune aquatique (poissons et batraciens), des mammifères (chevreuils, sangliers, renards, blaireaux) qui viennent s'abreuver et des oiseaux plus nombreux, comme les canards colvert.

C'est l'hydrogéologue Simon Vuylsteke qui est en charge de la remise en eau de la lône de Jonage au sein du Symalim, le syndicat mixte pour l'aménagement et la gestion du Grand Parc de Miribel-Jonage. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de restauration du Rhône à Miribel Jonage financé par l’Agence de l’Eau et EDF.