Vous savez quoi, en feuilletant un de mes cours de physique, oui c’était un jour de pluie en écoutant Edith Piaf chanter que « les nuages vont à pas lents dans le port de Hambourg », j’ai redécouvert un principe de la thermodynamique. Si, si, c’est aussi passionnant que le dernier Prix Goncourt. Eh bien l’entropie de notre monde augmente.
Il n’y a pas que cela, me direz-vous, le prix de l’essence et de l’électricité aussi. Eh bien oui, vous dites la même chose que moi. Ce n‘est pas ce que me dit mon pompiste, il dit que c’est à cause des taxes du gouvernement.
Si vous voulez, mais ce n’est pas la cause principale. Le prix de l’énergie augmente parce que les réserves que l’on a longtemps crues inépuisables ne le sont pas. Et moins il y en, a plus elles sont rares, donc chères. Mais…
Vous allez voir. Je cite, les auteurs savants :
« L’entropie caractérise l’aptitude de l’énergie contenue dans un système à fournir du travail, ou plutôt son incapacité à le faire : plus cette grandeur est élevée, plus l’énergie est dispersée, homogénéisée et donc moins utilisable (pour produire des effets mécaniques organisés). »
Eh bien cela veut dire que plus l’entropie de notre monde est élevée moins nous avons de réserves, parce que nous les brulons. Et cela est vrai pour les combustibles, les matières premières de toutes sortes, les minéraux, les métaux. Quand vous brulez du pétrole vous le transformez et c’est pour l’éternité. Le résidu de la combustion ne peut plus nous donner d’énergie. Quand vous oxydez du fer c’est pour toujours.
Autrement dit et pour parler comme monsieur Taupin on ne peut jamais revenir en arrière. Vous ne revivrez jamais ce que vous avez vécu enfant. Vous ne retrouverez jamais les mêmes paysages, qui se dégradent à grande vitesse. Alors les nostalgiques qui veulent que rien ne change ni ne bouge, je pense que leurs cerveaux ont atteint leur entropie maximale.
Mais, en revanche, à vouloir que rien ne change, à continuer à consommer, à dépenser, à voyager, à produire de plus en plus, à manger en France des fraises en toutes saisons, et à passer l’hiver au soleil des tropiques, nous nous approchons de plus en plus de notre entropie maximale.
Mais dites voir, le concept d’entropie est-il récent ? Oh vers 1850 par un physicien prussien qui s’était inspiré des travaux d’un français, Sadi Carnot. Mais alors ?
Et alors, tant que les richesses paraissaient inépuisables, on ne s’est pas privé. Pour le pétrole, on a pris conscience que le pic d’exploitation était arrivé il y a environ dix ans.
Vous savez, l’homme est fou dans sa conquête de la toute-puissance. La mer semblait infinie au point qu’on y déversait, et que l’on déverse encore des centaines de milliers de tonnes de déchets par an. L’homme dans son grand orgueil a toujours considérer, que seule son activité avait de la valeur. Le reste, eau, air, pétrole, minerais, ne coûtaient donc rien. Seule leur extraction et leur mise en œuvre était prise en compte. L’homme avait même inventé un mot, parmi les plus stupides qui soit. Quoi donc ? L’environnement. Mais cela existe.
Oui, mais ce que l’homme avait oublié c’est qu’il en fait partie. Il n’y a pas l’environnement et moi l’homo sapiens, qui sait tout, use et abuse de tout. La terre, ou l’environnement n’est ni un tas de matières premières dans lequel on peut taper à l’envie, ni un dépotoir infini. De même la nature n’est pas une déesse qui se fâche et châtie l’homme. Elle n’est qu’une planète qui obéit à des lois physiques intangibles, que l’homme a découvertes, mais dont il se moque.
Relisez la Bible. L’homme a été créé en dernier et la Création lui a été offerte à condition qu’il en use avec soin. Domination ne veut pas dire saccage et pillage. L’homme fait partie de la Création, il n’en est qu’un élément, même s’il a une place première.
Alors pour conclure, les flux migratoires ne seront que la conclusion de notre marche à toute allure vers l’entropie maximum. L’idéologie s’efface devant les réalités physiques. Le combat entre les anywheres et les somewheres est hors de propos.
Par charité chrétienne, je ne dirais rien de la campagne électorale et des chicaneries qui la composent. Dans les salons des premières classes du Titanic, on se préoccupait du caviar, des morceaux de musique que l’orchestre jouait. Pourquoi le Titanic ? Et pourquoi pas ?
Mais j’ai une petite musique qui me dit que l’Espérance est là et que le Seigneur nous donnera, au bon moment, un coup de pied aux fesses pour nous faire enfin réfléchir.
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