17 mars 2020-17 mars 2021. Il y a des anniversaires qu’on aimerait ne pas avoir à fêter. Celui du premier confinement en fait partie.
Ce mot apparu au 16e siècle, avait disparu de notre vocabulaire usuel pour réapparaître de façon soudaine il y a un an et on souhaiterait tous qu’il reparte dans les oubliettes de notre champ lexical. Même si ce n’est pas encore le cas puisque certains d’entre nous serons de nouveau confinés à partir de ce vendredi soir.
Ce mot "confinement" est synonyme pour tous de contraintes pesantes, de difficultés d’organisation, de souffrances économiques, sociales et psychiques, d’incompréhension et parfois de colère.
Pour de nombreux aînés, c’est un mot sombre quand les années devant soi se réduisent avec un lien social essentiel à la vie qui se raréfie. Pour les personnes âgées les plus isolées, c’est un mot proche de ce qu’elles peuvent vivre au quotidien toute l’année, des journées entières enfermées chez soi, sans voir personne, sans parler à personne, avec une mobilité réduite et des interactions sociales épisodiques. Pour celles du Grand Âge résidant en établissement, c’est un mot synonyme d’un enfermement prolongé, de suppression ou de limitation des visites des proches, d’impossibilité d’aller dehors. Pour les plus de 65 ans, c’est aussi un mot douloureux qui renvoie à des prises de parole opposant les générations et encourageant à exclure les personnes âgées de la société pour permettre aux moins fragiles de continuer à vivre normalement.
Et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour toutes celles et ceux qui souffrent actuellement de la Covid en particulier ceux qui sont entre la vie et la mort dans les services de réanimation en tension.
Je tiens aussi ici à remercier les personnels des services médicaux et ceux des établissements médico-sociaux qui depuis un an prennent soin de nous tous inlassablement malgré ce contexte en dépassant leur propre fatigue au service des plus fragiles.
Pour les Petits Frères des Pauvres, ce mot est synonyme d’adaptation permanente des bénévoles comme des salariés pour maintenir le lien social avec les personnes que les Petits Frères des Pauvres soutiennent à domicile comme en établissement. Il représente des douleurs, des chagrins face à la disparition de personnes accompagnées et de bénévoles. Il représente aussi notre engagement à défendre les conditions de vie des aînés les plus fragiles, à porter leur parole, à nous mobiliser pour une exigence éthique permettant de concilier sécurité des personnes âgées et respect des libertés individuelles.
Si le mot confinement est bien sombre, il a aussi mis en lumière les mots "éthique" et "solidarité" de façon inédite. Nous avons parcouru ensemble un chemin exceptionnel. Poursuivons le !
Chaque semaine, RCF donne la parole à l'association Petits Frères des Pauvres.
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