Comment donner aux enfants des rues de Kinshasa un espoir et un avenir ? Telle est la mission de Jean-Pierre Godding, célibataire consacré de la Communauté du Chemin Neuf, avec toute une équipe. L’ONG NDAKO YA BISO signifie littéralement “Notre Maison”. L’enjeu est la réunification familiale.
L’ONG NDAKO YA BISO a célébré la réunification du 2.500ème enfant de la rue. La population de Kinshasa compte 12 millions d’habitants et 1.000 enfants en réseau, laissés à eux-mêmes, dans la rue. Le premier à s’en être activement occupé fut le père Léon de Saint Moulin. La démarche consiste à réintégrer l’enfant dans sa famille. L’ONG s’appuie sur 40 permanents bien formés. Une des méthodes pour leur procurer davantage d’autonomie est l‘octroi de microcrédits de 50 à 100 euros. “Il n’y a pas de pauvres car il y a du partage” dit Jean-Pierre Godding en faisant référence au chapitre 4 des actes des apôtres. Le budget pour réinsérer ou réunifier un enfant de la rue s’élève à 400 euros, car les salaires sont bas au Congo et l’ONG se débrouille comme elle peut.
Ils sont convaincus qu'une famille peut être reconstruite : la réconciliation dans les familles est un chemin essentiel pour la paix dans la société. Ils travaillent à Kinshasa pour faire de la prévention pour éviter aux enfants et aux jeunes de finir dans la rue, réunifier les enfants des rues avec leur famille, stabiliser les enfants réunifiés dans leur famille et alerter sur l'injustice vécue par ces enfants.
Après plus de 20 années passées au Rwanda puis dans les camps de réfugiés à Goma en RDC pour Caritas/Justice et Paix, Jean-Pierre Godding rejoint la Communauté du Chemin Neuf en 1997. Cet épris de justice sociale est inspiré par Dom Helder Camara ou par le couple martyr du génocide rwandais Daphrose et Cyprien Rugamba et les enfants qui étaient avec eux. Ce n’est donc pas une surprise si son lieu de contemplation est le magnifique lac Kivu entre le Rwanda et la RDC. Sa phrase d’Evangile inspirante est : “Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux”.
L’ONG accueille les enfants, écoute leurs histoires et leurs difficultés de vie et construisent ainsi avec eux une relation de confiance. Dans les centres, ils ont la possibilité de se doucher, de lessiver leurs vêtements, de se reposer en toute sécurité et de retrouver une relation sans rivalité en jouant avec les autres enfants. Une fois par mois, ils sont emmenés vivre une sortie à la rivière pour la baignade et le plaisir. Ce temps de détente constitue une nouvelle occasion de recueillir leurs confidences. Chaque jour, les enfants reçoivent un bon repas et après celui-ci, les garçons retournent à la rue pour dormir sous les tables du marché. Les années d'expérience ont montré que les héberger de nuit contrecarre l’objectif de les réunifier dans leur famille.
Le refuge “Ndako Ya Biso” fait partie d’un projet plus vaste qui comprend une maison pour les jeunes garçons et une autre pour les jeunes filles. L'objectif initial du projet visait les garçons car ils représentent la majorité des enfants de la rue. En raison de la vulnérabilité des filles à l’exploitation sexuelle, un hébergement de nuit est prévu pour les filles plus âgées travaillant comme prostituées. Enfin, il y a un centre de formation professionnelle. Lorsque c’est possible, les travailleurs sociaux prennent contact avec la famille de l’enfant. C’est alors qu’ils commencent le travail de reconstruction des relations et explorent les possibilités de réunification familiale.
Pour aller plus loin:
https://www.streetchildrenofkinshasa.org
Alimenter la quête de sens des décideurs et des personnes actives, pour un nouvel art de vivre, dans sa dimension quotidienne, qu'elle soit familiale, professionnelle, sociale ou politique. Témoignages inspirants de chercheurs de sens ou de chrétiens actifs.
En partenariat avec Translink CF www.translinkcf.com. Abonnez-vous à notre page Facebook.
Chaque mardi à 17h03, rediffusions mercredi à 5h et22h & dimanche à minuit et 16h03, sur 1RCF Belgique.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !