Depuis 2004, les Paniers de la mer de Boulogne transforment les invendus de la criée pour fournir les associations d'aide alimentaire. Un travail réalisé par des salariés en contrats aidés. Visite dans le quotidien glacé de ces fileyeurs en réinsertion.
A Boulogne-sur-Mer, toute la ville tourne autour du poisson. Même ses ateliers d'insertion. Créés il y a presque 20 ans, les paniers de la mer accompagnent tous les ans une vingtaine de personnes éloignées de l'emploi. Leur job : transformer les poissons invendus de la criée. "On commence vers 7h30 et puis on termine vers 14h. Cela dépend un peu des arrivages" explique Catherine. Charlotte sur la tête et bottes blanches au pied elle prépare le poisson en sacs de un kilo. Le tout dans un atelier frigorifique où la température ne dépasse pas une dizaine de degrés.
Comme tous ses collègues, Catherine a connu le chômage, le RSA, les petits boulots à droite à gauche pour joindre les deux bouts. Entrer aux Paniers de la mer c'est l'assurance d'un poste stable pendant 6 à 18 mois. Un bon moyen de rebondir grâce à l'accompagnement d'Olivier Daumart, encadrant technique depuis 14 ans. "Je leur apprends les gestes techniques du filetage. Mais surtout on leur redonne confiance en eux" détaille le chef d'atelier taciturne.
Un accompagnement personnalisé
Tous les ans, 110 tonnes de poissons sont transformées aux Paniers. Découpés, vidés et surgelés, ils sont ensuite vendus à tout petit prix aux associations d'aides alimentaires et distribués dans toute la France. "On ne les donne pas car c'est important pour nous de valoriser le travail de nos salariés" explique la directrice Sophie Cazenave.
Certains sont déjà des habitués de la criée comme Stéphane qui enchaine les postes de fileyeur en intérim. Le contrat aux Paniers lui permet de souffler quelques temps. Même si son futur reste incertain : "On verra bien mais je pense que ce sera un retour à l'intérim" souffle-t-il. L'an dernier un salarié sur deux est sorti des Paniers de la Mer avec un emploi stable. Pour y arriver l'association met en place un suivi de ses salariés pour lever les freins à l'emploi comme le logement, la santé ou la mobilité. Et les aide à trouver des stages dans d'autres entreprises de marée afin de leur remettre le pied à l'étrier.
La rédaction de RCF Hauts de France vous entraîne à la rencontre de ceux qui prennent soin des plus fragiles et des plus vulnérables dans notre région. Douze minutes précieuses pour découvrir la beauté de la fraternité en action et près de chez nous.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !