A Dunkerque, les Restos du Coeur voient leur nombre de bénéficiaires augmenter. Reportage dans le centre de distribution de Petite-Synthe où sont accueillies près de 300 familles tous les ans.
Son cabas à la main, Dadju récupère son panier hebdomadaire. "Du pain, des yaourts... En complétant avec quelques courses au supermarché je tiens une semaine" explique la jeune femme. En formation depuis quelques mois, elle ne touche plus que le RSA.
A Petite-Synthe le centre de distribution ouvre tous les mardis. Dès le matin une file d'attente se forme. "On a dû donner à chacun un horaire pour éviter les embouteillages" glisse Violette Marant la secrétaire départementale des Restos. Après un petit café ou un jus de fruit chacun récupère son panier composé de pain, conserves, surgelés et légumes frais. Les quantités varient selon la composition du foyer.
Toujours plus de bénéficiaires
Depuis fin 2022, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 15% à Dunkerque. Une augmentation similaire à celle de la précarité alimentaire à l'échelle nationale : Plus 16% en 2022 selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie. Au Restos, les dépenses d'énergies sont maintenant prises en compte. De nouveaux profils sont apparus. "Des actifs, des propriétaires, des retraités et beaucoup d'étudiants" détaille Violette Marant.
Il ne faut surtout pas avoir honte de demander de l'aide
A 33 ans Nicolas enchaîne les petits boulots d'intérim et survit grâce au RSA depuis son divorce. "L'ambiance est sympa ça met du baume au coeur. Mais ça reste du dépannage. Avec juste un panier des restos tu ne tiens pas une semaine" tient-il à rappeler. "On n'est pas là que pour distribuer à manger. Les gens nous racontent leurs petites misères" explique Sylvie, bénévole depuis 18 ans. Et autant d'années à servir le lait. "Quand on me croise en ville on m'appelle madame Le Lait" s'amuse-t-elle.
Toujours à l'écoute, les bénévoles sont souvent d'anciens bénéficiaires des Restos. "J'ai voulu rendre l'aide que l'on m'avait apportée" explique Nicole. Sylvie est aussi devenue bénéficiaire il y a quelques année après son divorce. "La première fois que je suis passée de l'autre côté j'ai fait 2 mètres avant de m'effondrer en pleurs" se souvient-elle. "Il ne faut surtout pas avoir honte de demander de l'aide" conclue-t-elle.
Cet article est un extrait de Tous Frères notre programme dédié à la solidarité dans les Hauts-de-France. Vous pouvez retrouver l'intégralité du reportage ici.
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