À l'occasion de la Journée mondiale des zones humides du 2 février, le département de la Charente-Maritime organise une journée d'échanges entre partenaires et historiens autour de la thématique "Les zones humides : une histoire et des usages".
Entretien avec Françoise de Roffignac, vice-présidente du Conseil départemental en charge de l'eau et de l'environnement.
Selon le code de l’environnement, les zones humides sont des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année». (Art. L.211-1). Il s’agit de marais, de fleuves, d’étangs ou encore de coraux.
⅕ du territoire charentais-maritime sont des zones humides, soit 110.000 hectares. 95 000 hectares sont des marais “doux”, irrigués en eau douce tandis que 15 000 hectares sont “salés” car alimentés par la mer. Les marais “doux” ont été aménagés à des fins agricoles. Parmi eux, on retrouve les marais “mouillés”. Ils sont situés le long de la Charente, de la Boutonne et de la Seugne. Le reste, 80 000 hectares des marais doux, sont des marais “desséchés”. Ils ont été gagnés sur d’anciens golfes marins : Ce sont le marais poitevin, le marais nord de Rochefort, le marais de Brouage et le marais de l’estuaire de la Gironde. Les marais salés ont été aménagés pour les activités ostréicoles, aquacoles et les marais salants. On retrouve le marais de l’île de Ré, de l’île d’Oléron et ceux de la Seudre.
⅕ du territoire charentais-maritime sont des zones humides
Les zones humides offrent de nombreux avantages écologiques pour la Charente-Maritime. Elles limitent les inondations et la sécheresse en absorbant l’eau en hiver et en la restituant l’été. Elles constituent un rempart contre les grandes marées, purifient les eaux polluées et abritent des milliers d’espèces végétales et animales parfois menacées. 50% des oiseaux et 30% des espèces végétales remarquables menacées dépendent des milieux humides. Enfin, elles stockent efficacement le carbone dans le sol, ce qui contribue à limiter le réchauffement climatique.
50% des oiseaux et 30% des espèces végétales dépendent des zones humides
Malgré le traité de Ramsar qui vise à les protéger depuis 1972, les zones humides ont perdu 35% de surface au profit des surfaces habitables et disparaîtraient trois fois plus vite que les forêts.
Françoise de Roffignac, vice-présidente du conseil départemental chargée de la politique de l’eau et de l’environnement, aborde cette question centrale. Si l’activité humaine est indéniablement responsable de la réduction des zones humides, elle en est aussi la protectrice.
Les zones humides doivent être entretenues pour subsister. Sans entretien, les zones humides s’engorgent de sédiments. En Charente-Maritime, l'élevage extensif participe à l’entretien de ces zones humides. Cette technique d’élevage, économe en intrants, permet aux surfaces des zones humides de rester dégagées grâce au piétinement des vaches. Jérôme Buffeteau, directeur du site de la cabane de Moins, une zone humide de 150 hectares à Rochefort appartenant à la fédération départementale des chasseurs de Charente-Maritime, gère le niveau de l’eau pour que l’espace reste humide le plus longtemps possible. Avec le soutien financier du département de la Charente-Maritime, il entretient également les digues et contrôle les espèces invasives comme les sangliers ou les ragondins. Le Vison d’Europe, une espèce animale en "danger critique", présente sur cette réserve de chasse, est également surveillée.
Au travers de la journée mondiale des zones humides, le département de Charente-Maritime souhaite repenser l’urbanisation et continuer d’améliorer les pratiques agricoles locales pour une cohabitation homme - nature plus harmonieuse. Le marais de Tasdon fait figure de modèle en la matière.
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