Depuis six mois, Pascale, jeune retraitée accompagne Asadullah, un Afghan de 29 ans, vers une situation professionnelle stable grâce au mentorat, une initiative de l'association Duo for a job. L'occasion pour chacun de découvrir une autre culture et de vivre la fraternité au quotidien.
"J'étais fraîchement retraitée, j'avais du temps et j'étais intéressée pour accompagner un jeune étranger non-européen", déclare Pascale, 62 ans. Elle a donc contacté l'association Duo for a job, qui met en lien des jeunes issus de la diversité et des mentors expérimentés. Après une formation, elle a été mise en contact avec Asadullah, Afghan de 29 ans, qui vit en France depuis 2020. Son rêve : devenir chauffeur de bus. Mais avec un français hésitant et un manque de connaissances dans le secteur de l'emploi en France, Asadullah avait besoin d'aide pour décoder le système.
"Nous avons fait une première rencontre test pour voir si ça matche, et on s'est plus tout de suite !", sourit Pascale. Ensuite, ils ont signé un contrat de six mois d'accompagnement. Asadullah et Pascale se retrouvent donc plusieurs fois par semaine, en fonction des besoins d'Asadullah. Ce dernier a pu expliquer son statut actuel, ses compétences et son souhait.
"L'aider à vivre son rêve"
En Afghanistan, Asadullah conduisait déjà mais sans permis. En France, il a donc besoin de passer tout d'abord le permis voiture, puis un permis spécial pour les bus. "Il sait très bien conduire mais en France il faut passer le code, et donc il faut bien parler français : c'est le gros challenge". En attendant, l'enjeu était pour Asadullah d'avoir une activité avec un contrat. "Aujourd'hui, je travaille dans la restauration", explique ce dernier. "C'est pas son rêve mais ça permet d'avoir une situation régulière et de l'argent pour ensuite pouvoir trouver un logement", détaille Pascale.
D'autant qu'Asadullah a encore sa femme en Afghanistan, qu'il n'a pas vu depuis 7 ans. "C'est dur mais j'espère", confie le jeune Afghan. Objectif : pouvoir la faire venir en France grâce au rapprochement familial. "Mais pour cela, il faut un travail et un logement", prévient Pascale.
"Je pourrais aider des jeunes diplômés de grandes écoles de commerce mais ça m'intéresse moins, là je me sens utile et ça ouvre des perspectives", souligne Pascale. Pour elle, la fraternité c'est "considérer l'autre comme son égal tout en respectant ses origines, sa culture, son parcours et ses ambitions, c'est l'aider à vivre son rêve."
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