Ce Mercredi 14 septembre 19h, a été dévoilée à Paris une Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique. Une première nationale. On compte plus de 300 signataires dont l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, pour qui il faut basculer dans un journalisme pédagogique et de solution.
Avoir recours à des images d’enfants qui s’amusent dans l’eau pour illustrer des vagues de chaleur mortelles, parler de l’augmentation des vols à bas coûts sans évoquer le réchauffement climatique ou faire un reportage sur l’importation du gaz de chiste sans rappeller ses impacts négatifs sur l’environnement …. autant de pratiques aujourd’hui à bannir pour les auteurs de cette charte co-écrite par plusieurs médias généralistes comme franceinfo.fr, RFI, France Télévisions mais aussi plus engagés comme Vert, Reporterre, Blast ou l’Association des JNE, les Journalistes écrivains pour la nature et l'écologie. Parmi les signataires, on compte des rédactions entières, des journalistes notamment des Hauts de France (RCF, M6, …) ou des écoles de journalisme comme l’ESJ Lille.
Collaboration avec des chercheurs
Pour, Olivier Aballain, directeur de la formation journalisme à l’ESJ Lille, la signature de cette charte était une évidence. Il se souvient ainsi comment il y a 5 ans, il s’est lancé dans la création d’un master Climat et Medias : « des chercheurs de l’Université Paris-Saclay du laboratoire du climatologue Jean Jouzel se sont rapprochés de nous car ils ne comprenaient pas pourquoi les journalistes ne s’intéressaient pas aux messages d’urgence qu’ils cherchaient à faire passer. » Depuis, chaque année, 50 étudiants sont formés pour devenir des intermédiaires, poursuit-il : « on n’est plus à dire que cela va être la catastrophe. Mais on cherche à faciliter la compréhension du public qui doit s’augmenter d’élements de solutions. Le public doit être en capacité de s’en saisir pour agir. »
Et d’insister sur le fait que ces sujets sur les enjeux du climat, de la biodiversité et de la justice sociale irriguent tout notre quotidien : mobilités, choix énergétiques, logement, modes de vie et consommation, rapport à la nature. Une telle démarche journalistique ne peut que contribuer au débat démocratique, aider les citoyens à être mieux informés sur ces enjeux et à faire des choix plus éclairés. Malheureusement, l’association Climat Médias a montré en février dernier que depuis 2013, seul 0,8 % des reportages mentionnent la question climatique. Et après un été caniculaire, le chiffre atteint péniblement 3 à 5 %. Pourtant, selon ce même collectif, 53 % des français estiment que les médias n’accordent pas suffisamment de place au sujet climat. Demain, tout le défi de la profession des journalistes sera de monter en compétences sur les sujets écologiques sans tomber dans le militantisme.
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