A l’occasion de la Semaine Européenne du Développement Durable, chacun est invité à questionner ses habitudes de consommation. Et si on l’ignore souvent : la mode pollue plus encore que l’industrie des transports. Dans les Pays de Savoie, les acteurs locaux mouillent leurs chemises pour proposer des alternatives durables.
Collections sans cesse renouvelées, influence des réseaux sociaux, prix défiant toute concurrence... Depuis 20 ans, la fast-fashion (mode rapide) pousse les consommateurs à renouveler en permanence leurs tenues : en moyenne, on achète 40 % de vêtements de plus qu’il y a 15 ans. Résultat : la production de vêtements a doublé entre 2000 et 2014.
Et l’environnement en paye le prix : 4 milliards de tonnes d’équivalent de CO2 sont générées par le secteur de la mode chaque année : c’est plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis.
En Haute-Savoie, Clémentine a décidé de se lancer, il y a 6 ans, dans une aventure plus verte. Ses vêtements floqués “Hot Savoie” sont fabriqués à partir de matériaux recyclés ou produits en Europe. “C’était important pour moi de m’approvisionner le plus localement possible. Pour la qualité et pour l’environnement”. Un vrai parcours du combattant pour la jeune femme. “On essaye de ne pas se faire duper par des labels, de ne pas se retrouver avec des tissus “made in France” qui ont été fabriqués à l’autre bout du monde”.
Pour une démarche encore plus responsable, Clémentine a décidé de ne produire que ce dont elle a besoin. “Les clients viennent me voir, sur mon camion-atelier, et je fais la personnalisation sous leurs yeux, à la demande. Cela évite d’avoir des grandes séries qui ne se vendent pas et finissent à la poubelle”.
S’il est urgent de produire mieux et moins, il est tout aussi important de porter plus longtemps nos tenues : en Europe, chaque année, on se débarrasse de 4 millions de tonnes de textiles. 80 % sont jetés directement à la poubelle !
Depuis 1999 Emmaüs Vêtement, récupère ces vêtements pour leur donner une deuxième vie. “Sur Chambéry, on récupère 1000 tonnes par an” explique Brigitte Moine, directrice de la structure savoyarde. Des t-shirts, des pulls, des jeans qui sont revendus à prix bas pour permettre à chacun de trouver chaussure à son pied.
“Ce qui est trop abîmé par en recyclage, on en fait des matériaux d’isolation” poursuit Brigitte. “Et puis juin 2023, on a une nouvelle boutique où l’on confectionne des accessoires avec les vêtements trop endommagés”.
Une action qui s’inscrit dans un processus d’écologie intégrale : ces activités permettent de limiter le gaspillage, de faire vivre 80 salariés en insertion. Le vendredi, une distribution gratuite est également organisée pour habiller ceux qui n’en ont pas les moyens.
Source chiffrée : ADEME
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