La cinquième et dernière session de négociation en vue d'un traité international contre les pollutions plastiques s'ouvre en Corée du Sud ce lundi 25 novembre. La fondation Tara Océan y participera aux côtés d'autres ONG environnementales, en tant qu'observateur. Objectif : réclamer un objectif ambitieux de réduction de la production et de la consommation des plastiques.
"Ce sujet "plastique" a connu une évolution en très peu de temps, c'est assez unique dans l'histoire des questions environnementales et la prise de conscience s'est faite de manière très rapide et c'est porteur d'espoir", raconte Henri Bourgeois Costa, le directeur des affaires publiques de la fondation Tara Océan.
Cela fait deux ans que les négociations pour donner naissance à un instrument juridiquement contraignant à l'échelle internationale ont débuté.
Cette étape en Corée-du-Sud doit être la dernière, même si avant qu'elle ne débute, rien ne semble faire pencher la balance. "Aujourd'hui, on ne peut pas dire qu'on a avancé en terme de compromis", lance Henri Bourgeois Costa qui sera présent en tant qu'observateur de ces négociations.
Les 175 États représentés se séparent en deux blocs. "Plus de 70 États et les représentants de la société civile plaident pour la réduction d'une production des plastiques et de l'autre côté, des gouvernements de pays exploitants du pétrole et les intérêts de la pétrochimie qui portent une vision radicalement différente avec une ambition bien moins élevé et une volonté de réduire le débat à la question du recyclage".
L'enjeu est de taille. D'ici 2060, la production de plastique au niveau mondial devrait tripler selon l'OCDE alors que "les experts nous disent qu'il faudrait réduire de trois quart, la production de plastique pour respecter les accords de Paris".
Lors des précédentes négociations, le Rwanda et le Pérou ont évoqué une réduction de la production de plastique de 40% d'ici 2040. Pour Henri Bourgeois-Costa, "c'est un chiffre qui pourrait être une base minimale de négociation. Il a l'air important mais c'est un chiffre assez modeste au regard des enjeux climatiques".
En plus de poser des problèmes en terme de déchets, les plastiques sont de "gros contributeurs aux gaz à effet de serre et posent des problèmes de toxicité puisqu'il y a de grandes quantités de molécules chimiques qui sont utilisées pour les fabriquer".
16 000 produits chimiques ont été retrouvés dans des plastiques. Selon la base de données PlastChem, plus de 4 000 sont considérés comme toxiques.
Pour la fondation Tara Océan, il faut chiffrer un objectif commun de réduction de la production avec un calendrier opérationnel pour atteindre ce but.
Elle réclame également aux États, d’établir des rapports de suivi sur les mises en marché des matières plastiques mais aussi qu'un marché de quotas de production limitée et l'instauration d’une taxe environnementale sur la production de plastique.
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