Aujourd’hui, Claude Onesta est mis à l’honneur dans “Acteurs d’un monde meilleur”. Le célèbre ancien entraîneur de l’équipe de France de handball a mené les Bleus au plus haut niveau entre 2001 et 2016. Au micro de Christophe de la Chaise, il donne des clés pour transformer les organisations et les rendre plus performantes.
Donner le temps à la transformation d’une équipe
Quand il est nommé entraîneur de l’équipe de France de handball en février 2001, Claude Onesta hérite d’une équipe qui vient d’être sacrée championne du monde pour la deuxième fois. Sa mission : transformer en profondeur les modes de fonctionnement de son équipe. Ce parcours a été “chaotique, délicat” confie ce dernier.
“Le propre d’une transformation c’est de créer une forme de perturbation, indispensable pour mettre en oeuvre de nouvelles organisations. C’est seulement au terme de cette mise en oeuvre que l’on peut espérer des résultats améliorés” explique Claude Onesta. Il lui a fallu attendre 2006 pour recueillir les fruits de ces changements longs, en passant à deux doigts d’un non-renouvellement de son mandat. Aujourd’hui, “on est tellement tenu à l’immédiateté du résultat” souligne t-’il, alors que rendre les fondations solides est essentiel pour construire un édifice.
La responsabilisation : un élément clé pour la cohésion d’une équipe
Au cours de ces longues étapes de transformation, Claude Onesta a lui-même vécu des mutations. Il est notamment passé d’un management directif à un management participatif, en se rendant compte que “donner plus d’autonomie, rendre les autres plus responsables” amène à davantage d’efficacité.
Pour celui qui intervient désormais régulièrement dans le monde de l’entreprise, il est important de sortir de l’idée d’un “management participatif gentil”. Ce qu’il faut comprendre dans une démarche participative, c’est qu’elle permet de devenir plus fort. Pourquoi ? Parce qu’en faisant appel aux idées et aux suggestions des membres d’une équipe, elle invite à une responsabilité de chacun. “Les gens, en s’associant, vont devenir extrêmement exigeants les uns envers les autres” souligne le célèbre entraîneur.
De la concurrence à la collaboration
Pour Claude Onesta, “mettre les gens en concurrence, c’est très vite l’occasion d’affaiblir son équipe. [...] Les dynamiques de concurrence ont du sens seulement si on veut créer des logiques très courtes de performance mais dans le long terme, aucun sens”. Il s’agit de jouer sur la logique de coopération.
Et pour cela, il faut associer des gens qui soient capables de collaborer ensemble et de dépasser la simple performance individuelle. Le rôle du manager n’est pas de contrôler, mais plutôt de “réfléchir à comment associer les gens” à partir de “la singularité des personnalités”, pour que “l’addition des performances individuelles soit portée par un état d’esprit d’équipe qui fait que la somme devient plus importante. C’est ça le rôle d’un manager.” partage l'entraîneur. “Ce qu’on me demande à moi, ce n’est pas de sélectionner les 15 meilleurs joueurs français, mais de sélectionner les 15 joueurs qui ensemble auront la meilleure performance. Ce n’est pas du tout la même chose“ illustre t’il. Et à terme, quand une équipe gagne à plusieurs reprises, cela crée une confiance partagée qui permet de mieux gérer les difficultés et de continuer à collaborer ensemble !
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