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Comment anticiper les difficultés et aider les entreprises à rebondir ?

Un article rédigé par Agnès LUQUE - RCF Méditerranée, le 19 avril 2024  -  Modifié le 19 avril 2024
L'éco près de chez vous Comment anticiper les difficultés et aider les entreprises à rebondir ?

Au cours de la vie de son entreprise le ou la dirigeante peut connaitre des périodes de difficultés. Dans ce cas, il est urgent de prendre des mesures de prévention, avant qu'il ne soit trop tard. Comment reconnaitre les signaux d'alerte ? Quelles sont les procédures de prévention proposées aux entreprises en difficultés ? Réponse avec nos invités : Marielle Walicky, avocate et Edwige Rossy, expert-comptable, toutes deux membres des FCE-Femmes Chefs d'Entreprise.

Edwige Rossy et Fabienne Walicky ©Rachel Colin Edwige Rossy et Fabienne Walicky ©Rachel Colin

L'entrepreneuriat est une belle aventure individuelle et/ou collective mais les difficultés pourtant ne manquent pas.
Le ou la chef d'entreprise le sait depuis la création de sa structure : les problèmes font partie de la vie de l'entreprise. Certains obstacles peuvent venir de la tendance du tendance du marché, les retard de paiements, la surcharge de travail, les flux de trésorerie, la difficulté de recruter ou de fidéliser ses collaborateurs, la surcharge de travail, le sentiment de solitude...autant de points à affronter et de défis à relever.

La situation peut parfois générer une telle fragilité de l'entreprise, que des démarches de prévention sont nécessaires avant d'en arriver à la liquidation.
C'est ce que Marielle Walicki, avocat, et Edwige ROSSY, expert-comptable, ont présenté lors d'une conférence auprès des membres FCE- Femmes Chefs d'Entreprise de trois délégations, Nice, Cannes et Var Estérel : comment anticiper et prévenir les difficultés dans nos entreprises ?

Il faut être acteur de son entreprise 

Il est donc important d'avoir une démarche d'anticipation, de ne pas rester dans le déni face aux difficultés rencontrées, qui peuvent amener jusqu'à la situation de cessation de paiements.

Il existe deux mesures de prévention : la conciliation et le mandat ad hoc. L'objectif de la procédure de conciliation est de parvenir à un accord amiable entre l'entreprise et ses principaux créanciers en vue de fixer des délais de paiement et/ou des remises de dettes.

Le mandat ad hoc permet à l'entreprise de réaménager ses dettes dans le secret, sans en informer les salariés et les tiers personnes qui ne fait pas partie de la société. Seul le représentant légal de l'entreprise peut demander l'ouverture d'une procédure de mandat ad hoc. Il peut ainsi s'agir du président de SAS/SASU, du gérant de SARL/EURL, de l'entrepreneur individuel ou du micro-entrepreneur.
Le mandat ad hoc est différent de la conciliation puisque, lors de la mise-en-oeuvre de ces procédures, le mandat ad'hoc peut être sollicité dès que la société éprouve des difficultés, quant à la conciliation, elle peut être demandée en cas de difficulté juridique, économique ou financière avérée ou prévisible.

"Faire travailler ensemble son expert-comptable et son avocat", souligne Marielle Walicky; ce sont tous deux les conseillers et partenaires (avec le banquier) de l'entrepreneur(e), ils sauront prendre du recul et aider au bon diagnostic de la situation.

Diagnostiquer les difficultés selon différents signaux faibles

"Plusieurs points de vigilance sont à surveiller", rappelle Edwige Rossy, expert-comptable. Les signaux faibles des difficultés sont des indications discrètes initiales qui peuvent révéler un risque ou un problème émergeant pour une entreprise; ils peuvent être financiers, comme par exemple : la détérioration du fonds de roulement, l'impossibilité de renouveler à l’échéance les crédits indispensables, une capacité d’autofinancement négative, un redressement fiscal majeur, des injonctions de payer répétitives, un trimestre de cotisations impayées. Ils peuvent être aussi opérationnels (catastrophes naturelles affectant l’outil de production, dépendance économique, défaillance d’un client important, sous-activité continue, perte d’un marché important, ...); sociaux (sureffectif ou sous-effectif, perte d’une personne clé,...mésentente entre associés, ou enfin règlementaires, renchérissement des coûts (comme l’énergie), modification règlementaire compliquant l’activité ou nécessitant des coûts de mise en conformité, non-respect de la législation avec contentieux en cours, etc.

Le rôle du chef d’entreprise face à des signaux faibles est de les identifier, les analyser, et agir de manière décisive et stratégique pour prévenir les difficultés et sécuriser l’avenir de son entreprise.

La procédure de sauvegarde et les procédures de traitement des difficultés des entreprises (exemple : procédure de redressement judiciaire) sont également proposées aux entreprises concernées pour sortir de la période de crise et rebondir.

Il est certain que la convergence des expertises d'un avocat et d'un expert-comptable au plus tôt dans une période de difficulté permet aux entrepreneurs d'éviter la défaillance et de rebondir dignement.
 

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l'Eco près de chez vous - RCF Méditerranée
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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