Le 8 mars était la journée internationale des droits des femmes : l'occasion de sensibiliser le grand public aux inégalités hommes-femmes. Pour combattre ces problématiques, plusieurs associations se mobilisent au niveau local pour que les femmes aient davantage accès à leurs droits fondamentaux mais aussi pour les accompagner, en cas de violences conjugales ou sexuelles.
"On remarque une évolution de la parole des femmes autour des violences", constate Sophie Pioro, directrice de l’association “Solidarité Femmes 13”, qui accompagne les femmes victimes de violences conjugales ou sexuelles dans les Bouches-du-Rhône. "Depuis 5 ans, 20% de personnes en plus contactent l'association", affirme la responsable, évoquant notamment les répercussions du mouvement #metoo.
"La première étape pour accompagner ces femmes, c'est qu'on les écoute et on les croit", poursuit Sophie Pioro. Ensuite un suivi leur est proposé, "dont elles vont se saisir ou pas", précise la directrice. Hébergement d'urgence ou d'insertion sur une durée de 6 mois à 1,5 ans, mais aussi accès au droit, à la santé, soutien psychologique ou aide à la rescolarisation d'enfants : l'association propose plusieurs dispositifs en fonction des demandes des femmes accompagnées.
En collaboration avec "Solidarité Femmes 13", le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) propose aux femmes qui le souhaitent de rencontrer des juristes de manière confidentielle et gratuite, afin de mieux connaître leurs droits. En parallèle, le Centre les accompagne vers une insertion socio-professionnelle, "notamment pour les femmes qui ont connu des ruptures professionnelles, la violence constituant souvent un facteur aggravant", souligne Marielle Vallon, directrice du CIDFF à Marseille. "Nous travaillons beaucoup sur la confiance en soi en vue de construire un parcours personnalisé pour une prise en charge la plus globale possible", poursuit la responsable.
"Pour les femmes plus jeunes, qui ont moins l'habitude de venir vers nous, nous créons des dispositifs spéciaux comme le projet DEESSE (Droits, Expression, Egalité, Santé, Sexualités, Ensemble), à destination des femmes de 20 à 24 ans", reprend Sophie Pioro. Les ateliers sensibilisent notamment aux cyberviolences, au sexisme et au harcèlement de rue.
En termes de prévention, le CIDFF intervient régulièrement dans des collèges et lycées sur les questions d'égalité. "A travers le jeu et des animations pédagogiques, l'idée est de démontrer qu'on ne traite pas de la même manière les filles et les garçons", explique Marielle Vallon. Selon la professionnelle, ces situations peuvent générer, à terme, des inégalités entre hommes et femmes. Une question qui représente, pour Marielle Vallon, les priorités à l'avenir : "avec le peu de moyens alloués à la prévention, il faut axer aujourd'hui nos moyens sur la jeunesse et l'éducation", soutient la directrice du CIDFF.
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