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Les entreprises en Normandie : situation 2024 et perspectives 2025

Les entreprises en Normandie : situation 2024 et perspectives 2025

Un article rédigé par Guillaume Lemoine - RCF Calvados-Manche, le 25 février 2025 - Modifié le 27 février 2025
L'actu normandeLes entreprises de Normandie : situation 2024 et perspectives 2025

Quel bilan pour les entreprises de Normandie en 2024 et quelles perspectives pour l’année 2025 ?

C’est l’objet d’une vaste étude menée par la Banque de France auprès des chefs d'entreprises de notre région.

Si l'optimisme semble de mise pour l'année qui vient de commencer, les différents secteurs d'activité ont connu bien des épreuves en 2024.

Eric Villeneuve, directeur régional de la Banque de France pour la Normandie, nous aide à y voir plus clair.

Eric Villeneuve est directeur régional de la Banque de France pour la Normandie.Eric Villeneuve est directeur régional de la Banque de France pour la Normandie.

Ce qu'il faut retenir :

  • Les entreprises normandes ont été résilientes en 2024.
  • Les chefs d'entreprises abordent 2025 avec un optimisme teinté de prudence.

2033 chefs d'entreprises normands ont accepté de répondre à la grande enquête annuelle de la Banque de France Normandie sur la situation des entreprises de la région.

Une enquête qui s'intéresse en premier lieu à la façon dont ces entreprises classées en trois grands secteurs, l’industrie, les services marchands et la construction, ont traversé l'année 2024.

L'économie normande résiliente en 2024

Incertitude politique et fiscale en France, poursuite de la guerre en Ukraine, tensions au Moyen-Orient, conflit en mer Rouge, élections américaines... L'année 2024 a été riche en évènements ayant de possibles répercussions sur les trajectoires économiques des entreprises, surtout à partir du second semestre.

Pour autant, l'activité en France a progressé de plus de 1,1% en 2024. 

Une résilience économique que l'on retrouve dans les mêmes proportions dans notre région, comme nous le rappelle Eric Villeneuve, directeur régional pour Normandie de la Banque de France : "Globalement, que ce soit dans l'industrie ou dans les services marchands, nous sommes dans la même tendance." 

Une tendance qui se confirme nettement dans l'enquête de la Banque de France puisque les responsables d’entreprises ont été une majorité à avoir constaté un maintien ou une augmentation de leur rentabilité : 75% dans l’industrie, 56% pour les services marchands et 80% dans la construction.

Le secteur de la construction qui a cependant souffert d'une baisse de 2%, avec une chute de 9,1% d’activité rien que pour la branche du gros œuvre.

 

Un autre secteur n’a pas non plus passé une très bonne année 2024, c’est celui de l’hébergement et de la restauration. Un secteur qui a connu une évolution quasi-nulle par rapport à 2023 avec un chiffre d'affaires qui a augmenté de 0,1% seulement malgré les grands évènements populaires très attendus par les professionnels, comme le 80e anniversaire du Débarquement sur les plages de Normandie.

Certes, l'inflation et la météo maussade de l'été dernier n'ont pas aidé, mais Eric Villeneuve a pu recueillir d'autres facteurs externes auprès des chefs d'entreprises ayant répondu à l'enquête de la Banque de France : "Les touristes français ont préféré aller à Paris pendant les JO et ne pas venir en Normandie, les difficultés de circulation qu'il pouvait y avoir durant les cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement ont sans doute rebuté un certain nombre de touristes... Et il y aussi eu, tout au long de l'année, moins de séminaires en Normandie, donc moins de fréquentation dans l'hôtellerie et la restauration".

 

Les touristes français ont préféré aller à Paris pendant les JO plutôt qu'en Normandie

Exportations et investissements

Si elles ont dû mal à importer des touristes, des visiteurs, des mangeurs et des dormeurs en 2024, nos entreprises normandes se sont plutôt mieux débrouillées pour exporter.

De belles tendances se retrouvent dans l'industrie, notamment du côté des équipements électriques et électroniques, la métallurgie et la production de caoutchouc et de plastique.

Quelques déconvenues sont tout de même à noter du côté de l'industrie agroalimentaire, où la baisse des prix sur le marché international a contribué à la diminution des exportations.

Pour Eric Villeneuve, directeur régional pour Normandie de la Banque de France, notre région dispose de "belles pépites" : "Nos entreprises sont concurrentielles sur l'export. Elles se battent et gagnent des marchés, ce qui est plutôt positif pour le dynamisme de la région."

 

Un dynamisme qui ne s’est pour autant pas répercuté en matière d’investissements. La baisse a été très nette dans les trois secteurs d’activité et devrait se poursuivre en 2025 avec des prévisions à - 14,6% dans l’industrie, - 17,3% dans les services marchands et - 17,5% dans la construction.

Pour Eric Villeneuve, cette tendance est à mettre tout simplement sur le dos d'une "incertitude mondiale" concernant le commerce international et d'une "incertitude plus nationale" quant à la politique fiscale des gouvernements successifs de Michel Barnier et François Bayrou.

 

Pour investir, les chefs d'entreprises ont besoin de certitudes, de garanties, et c'est vrai qu'ils sont assez attentistes sur l'année 2025 

Des prévisions d'activité positives pour 2025

Si l'attentisme est de rigueur en termes d'investissements, l'optimisme est plutôt de mise chez les responsables d'entreprises pour l’année 2025.

Une très large majorité de ceux interrogés par la Banque de France prévoient une rentabilité stable ou en hausse, et ce dans les trois secteurs d'activités : 85% dans l'industrie, 84% dans les services et 81% dans la construction.

"Ce qui caractérise les prévisions de l'année 2025, c'est que les chefs d'entreprises ont été plus prudents mais c'est une prudence positive", analyse Eric Villeneuve, qui s'appuie sur les retours de l'enquête de la Banque de France pour prévoir des croissances dans l'industrie et une reprise de l'activité dans les services marchands. Quelques couacs sont tout de même attendus dans le secteur de la construction et notamment sur la partie gros œuvre mais de façon moins importante qu'en 2024 : "L'année dernière, le gros œuvre a eu une perte d'activité de 9%,  là on sera "seulement" sur 3%, et il y aura une activité un peu plus soutenue sur le second œuvre et les travaux publics".

La difficulté de recrutement existe encore dans certains secteurs

L'enquête de la Banque de France n'a évidemment pas oublié de se pencher sur les emplois. En 2025, les effectifs devraient très légèrement diminuer dans l’industrie (- 0,1%), progresser tout aussi doucement dans la construction (+ 0,2%) et un plus nettement dans les services marchands (+ 1,1%)

Pour Eric Villeneuve, les entreprises joueront vraisemblablement la carte de la sûreté. Une tendance qui se ressentira au niveau des intérimaires avec, pour beaucoup, une volonté de pérenniser des emplois pour garder les compétences.

"Si des entreprises connaissant une baisse d'activité ont dû se séparer de leurs intérimaires, rappelle le directeur régional Normandie de la Banque de France, d'autres, à contrario, ont embauché en prévision d'une reprise de l'activité les personnels intérimaires qui étaient les plus compétents parce que la difficulté de recrutement existe encore dans certains secteurs."

Une façon de se mettre dans la meilleure des configurations possible pour une hausse d'activité que l'on souhaite forcément à toutes les entreprises de la région Normandie.

 

Retrouvez l'enquête complète de la Banque de France Normandie sur leur site internet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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