Je voudrais ce matin me risquer à une petite critique du spectaculaire. Saint Valentin et vitrines bourrées de cœurs rouges, publicités pour des parfums capiteux, des bijoux étincelants, des sous-vêtements extravagants.
On est en plein dans les clichés … le 14 février approche à grands pas !
Vous savez que chez les protestants, on ne célèbre pas les saints, j’avais déjà eu l’occasion d’en parler dans une précédente chronique. Ça explique peut-être que je n’ai aucune sympathie pour Saint Valentin, ni pour aucun autre saint d’ailleurs. Luther disait que nous n’avons pas besoin d’intercesseurs auprès de Dieu, Calvin a parlé de « fariboles » dont il n’est fait aucune mention dans la Bible.
Bref, je me passe des saints. Enfin, j’aimerais bien me passer des saints, mais c’est difficile en ce moment : je dois faire face à la pression de la société… qui, toute laïque qu’elle soit, se pare de religiosité pour fêter l’amour. Paradoxe à la française ! Je me demande si l’amour peut exister par injonction de notre société de consommation. Ou si célébrer l’amour le fait exister, de manière performative … Mais c’est une question rhétorique !
Il y a je crois, une opportunité. L’occasion pour chaque couple de se parler, et de s’interroger : de quelles manifestations d’amour, spectaculaires ou ordinaires ai-je besoin ? Former un couple, ce n’est pas seulement se soutenir, c’est aussi partager des occasions de se réjouir, des souffrances, des inquiétudes, des projets. Etre attentif à l’autre. Se rappeler que ce qui arrive à l’autre m’impacte moi aussi. Espérer un avenir commun.
Voilà une idée de joli programme pour une Saint Valentin réussie : se raconter les moments où l’on s’est senti reconnu à sa juste place, se redire combien notre couple n’est pas le lieu des rivalités ni de la jalousie,et donc, surtout, se parler.
Car l’amour se construit par la communication, et le partage en vérité : l’opération commerciale qui se déploie sous nos yeux ne devrait pas nous faire oublier qu’aimer, ce n’est pas seulement recevoir. L’occasion de nous demander : est-ce que je suis un cadeau pour l’autre ? pour les autres ?
Et je pense à Bruno et Mario, deux pasteurs de l’association APATZI, association protestante des amis des tziganes, membre de la fédération de l’entraide protestante, qui m’ont confié ce proverbe tzigane : « Qui sait reconnaître son bonheur est heureux. » En cette « Saint Valentin », comme en chaque jour de notre vie, puissions-nous reconnaitre notre bonheur.
Qui sait reconnaître son bonheur est heureux.
Et entretenir ainsi l’amour dans notre couple, et plus largement, dans toutes nos relations, un amour attentif aux besoins de chacun ! Bonne Saint Valentin à tous !
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